Les caïds de Cape Town règlent leurs comptes

Mark Lifman devait comparaître devant le Tribunal du Cap le 11 novembre pour le meurtre de Brian Weinstein, le roi des stéroïdes, assassiné dans sa villa de Constantia, une banlieue huppée du Cap, au mois d’août 2017. Brian Wainstein avait été arrêté en 2013 au Cap et voulait éviter l’extradition vers les Usa qui avait émis un mandat d’arrêt pour importation et vente de drogues illicites, en particulier des stéroïdes anabolisants. Lifman avait été arrêté avec deux autres gangsters, Donkie Booysen et Wililam Red Stevens qui fut abattu en 2021.

Lifman et ses compères dominaient le marché lucratif, mais dangereux, de la sécurité et des videurs des boîtes de nuit du Cap. Dans les années 1990, Cyril Beeka dominait ce marché par la menace, tout comme le fait la Mafia italienne avec laquelle il avait des liens. Beeka était aussi soupçonné d’avoir opéré au temps de l’apartheid. Il a été abattu en 2011, laissant le champ libre « au groupe de Lifman » qui avait aussi comme partenaires, membres connus du crime organisé, Andre Naudé. Le groupe de Lifman entra en concurrence avec le groupe de Nafiz Modack en 2017. Modack fut arrêté, relâché et il est maintenant détenu pour le meurtre d’un officier de police Charles Kinnear , assassiné en 2020.

Lifman avait aussi des problèmes avec le fisc sud-africain (South African Revenue Service) qui lui réclamait 388 millions d’impôts. Lifman avait hurlé avec les loups et dénoncé la « rogue unit » qui voulait sa peau et celle du clan Gupta/Zuma qui avait pillé les ressources de l’état en toute impunité (State Capture) entre 2014 et 2018. Cette « rogue unit » était une invention des complices de Zuma &C° qui a été mise à jour depuis.

La mort de Mark Lifman met fin à son procès qui devait s’ouvrir le 11 novembre 2024. Avec lui disparait de lourds secrets sur la puissance et la malfaisance du crime organisé en Afrique du Sud.