Quand l’Anc expulse son ancien secrétaire général

Le Conseil national de discipline de l’Anc a rendu son verdict le 12 juin : Ace Magashule est définitivement expulsé du parti. Ancien secrétaire général de l’ANC, accusé de diverses malversations, son avenir politique semble définitivement clos.

Responsable de la province de l’Etat libre de 1998 jusqu’en 2018, il a dirigé la province plus en chef mafieux qu’en responsable politique. Les accusations de corruption vont de la faillite de la ferme Estina, soi-disant pour redonner des terres et du bétail à des fermiers pauvres, du scandale de l’amiante dans des logements sociaux, à des morts suspects d’éventuels rivaux.

Il n’a pas fait appel et semble accepter le verdict, ce qui n’exclut pas qu’il forme un nouveau parti comme l’ont fait ceux qui ont quitté l’Anc avec plus ou moins de fracas : Prince Mangosuthu Buthelezi qui a formé l’Inkhata Freedom Party ; Bantu Holomisa qui formé son parti UDM ; Mosiuoa Lekota qui a formé son parti COPE et Julius Malema qui a formé son parti EFF, Economic Freedom Fighters.

Mais le parcours politique d’Ace Magashule est bien différend car son ascension et son pouvoir sur la province de l’Etat libre est entièrement dû à sa propre ascension au sein de l’ANC, tout comme son expulsion. C’est à cause de lui que l’entière délégation de l’ANC de la province à la conférence nationale de 2012 n’a pas pu prendre part au vote, tout comme en 2017. Mais son erreur politique majeure fut sa décision unilatérale en 2021« de suspendre » Ramaphosa de son poste de président de l’Anc. Du jamais vu dans l’histoire de l’ANC.

Après les révélations en 2019 du livre de Pieter-Louis Myburgh, Gangster State, le secrétaire de l’ANC n’avait plus aucune autorité morale et le fait que son expulsion de l’ANC fasse si peu d’émoi dans l’opinion publique est un indice sérieux de la perte de crédibilité de l’ANC, un sérieux avertissement pour les prochaines élections de 2024.

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