Urgence pour les succulentes !

On sait que les rhinocéros, les ormeaux et autres bestioles rares sont la proie trop facile des braconniers qui travaillent pour le crime organisé transnational. Mais les plantes des régions semi-arides, les plantes qui se gorgent d’eau pour résister à la saison sèche, elles aussi sont l’objet de toutes les convoitises.

Pour Paul Gidenhyuis, un des membres fondateurs de l’unité spéciale de lutte contre le crime environnemental, difficile d’expliquer pourquoi la demande mondiale en plantes succulentes rares a explosé ces deux ou trois dernières années mais « elles sont devenues une nouvelle marchandise facilement trouvée et vendue sans risques pour les réseaux criminels ». La Chine et les pays asiatiques ont connu une forte demande de la part de collectionneurs.

Mais c’est quoi une plante succulente ? Les agaves, les aloe, les cactus et aussi les conophytums, les arbres bouteilles, les branches à babouins et autres merveilles. Les conophytums sont inscrites sur la liste rouge des espèces en danger et sans action d’urgence elles risquent de disparaître. Heureusement il y a des anges gardiens qui les recueillent, les réhydratent, les bichonnent et veillent sur elles nuit et jour dans des hôpitaux pour plantes malades.

Carina Becker du Toit, docteure en botanique dirige les opérations de sauvetage pour les plantes arrachées de leur milieu naturel dans les provinces du Cap ouest et du Cap nord d’Afrique du Sud. Chaque semaine entre 1000 et 100000 “patients” arrivent dans ses hôpitaux et il faut faire le tri entre les cas les plus désespérés. Ce tri se fait grâce à un système de triage établi par un chirurgien napoléonien, toujours en usage, pour trier les blesses par ordre d’urgence en cas de catastrophe et accidents.

La mort ou la souffrance d’une plante n’est pas aussi spectaculaire et n’a pas le même impact sur nos sensibilités que le braconnage des rhinocéros ou la maltraitance de nos animaux domestiques et pourtant les plantes vivent et respirent et certaines pourraient disparaître à cause de l’avidité de certains collectionneurs ou tout simplement le besoin des citadins de mettre un décor végétal dans leurs appartements.

En Chine où la demande est forte, la Fondation pour la conservation de la biodiversté a lancé une campagne Clean Internet for Conophytum en demandant à trois plateformes de commerce en ligne de retirer les conophytum de leur listes et en dissuadant les acheteurs de procéder à des transactions illégales.

Mais la campagne ne semble pas avoir beaucoup d’effet sur le tsunami du braconnage des plantes succulentes. Il est si facile de les arracher de nuit, de les glisser dans une enveloppe, un colis et d’expédier le tout en Chine via Fedex

Source https://www.dailymaverick.co.za/art...

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