Nelson Mandela : un long chemin vers la liberté

Quand Nelson Mandela est sorti de prison le 11février 1990, les éditeurs avaient déjà l’idée de publier l’autobiographie de celui qui a illuminé un siècle peu glorieux : deux guerres mondiales, des guerres coloniales, une guerre froide, très chaude dans les pays dits du Tiers-Monde. Mais ils savaient aussi que l’icône sud-africaine aurait de multiples tâches à faire et qu’il ne passerait pas des heures à rédiger ses mémoires.

Il fallait donc trouver l’oiseau rare qui pourrait écouter le grand homme et rédiger un ouvrage qui deviendrait un best-seller en librairie. Cet homme fut un illustre inconnu : Richard Stengel , un journaliste de 37 ans, ancien rédacteur au magazine Time qui en 1993 rencontra l’ancien prisonnier de 72 ans et mena les entretiens qui deviendront la chair et l’esprit de l’autobiographie d’un prisonnier politique devenu président de la république d’Afrique du Sud.

Avant que le choix se porte sur le jeune journaliste américain les éditions Litlle, Brown and Company avait pensé confier cette tâche à Nadine Gordimer, prix Nobel de littérature et Mandela lui-même avait suggéré le nom de Es’Kia Mphahlele, mais sa version trop romancée avait été écartée par la maison d’édition. En 1992, le choix se fixa finalement sur Richard Stenger. Au début de leur rencontre, Nelson Mandela considérait de haut ce petit jeunot et puis finalement le courant passa entre les deux hommes et environ 70 heures de conversation, furent enregistrées. Stenger ne réécouta plus ces enregistrements et les confia à la Fondation Mandela.

L’an dernier, par hasard il en écouta quelques extraits et à entendre la voix si reconnaissable de Nelson Mandela, il décida d’en faire une série de dix podcasts Mandela : The Lost Tapes pour Audible et de rendre l’idole plus humaine. Mandela a toujours écarté avec agacement l’adoration qu’il suscitait et a dit et redit « je ne suis ni un saint, ni un prophète », mais l’aura du père de la nation sud-africaine est toujours là, même si aujourd’hui des critiques s’élèvent sur les compromis qu’il aurait accepté.

En 1990, il fallait éviter le bain de sang et ne pas se départir de la ligne adoptée par l’ANC, les élections n’avaient pas encore eu lieu et les négociations s’annonçaient difficiles. Pour celui qui a pris la plume pour aider le prisonnier qui avait passé 27 ans en prison, l’homme avait beaucoup de sagesse, de prudence et vivait dans une grande solitude. « Ce n’était pas le Père Noël. C’était le fondateur de Umkhonto weSizwe. Il était obstiné, pragmatique. Ce n’était pas un idéologue. C’était un nationaliste africain. Les gens peuvent le critiquer, mais ne jamais mettre en doute son intégrité ».

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