Swaziland : une monarchie absolue qui tue

Le changement de nom de ce petit pays d’Afrique australe n’a rien changé à ses pratiques criminelles. Swaziland ou Eswatini, le monarque absolu de ce pays ne tolère ni critiques, ni opposants. Il les fait assassiner par ses sbires. Thulani Maseko , juriste et militant pour les droits humains est la dernière victime, tué chez lui samedi 21 janvier.

Thulani Maseko regardait la télévision chez lui avec sa femme et ses enfants quand des inconnus ont tiré plusieurs coups de feu. Les tueurs ne sont pas entrés dans la maison, ni volé quoique que ce soit. Le meurtre était politique et commandité.

Ses collègues juristes et militants pour les droits humains ont tous été très choqués par ce meurtre. Thulani Maseko étaient pour eux « l’essence même de la défense des droits humains » et défendait tous ceux qui dénonçaient la répression d’état. (voir Swaziland-ou-eswatini-la-monarchie-persiste-le-peuple-se-revolte)

The Swaziland Solidarity Network qui se bat contre la tyrannie de Mswati III a rappelé que quelques heures avant le meurtre de Thulani Maseko , le tyran s’était vanté d’avoir enrôlé des mercenaires pour sa défense personnelle contre ces « éléments démoniaques qui seraient éliminés cette année », désignant ainsi pêle-mêle tous ceux qui ont manifesté depuis juin 2021 pour un régime démocratique. Le journal Times of Eswatini a rapporté que le roi avait recruté un expert militaire privé, Arno Pienaar, pour mettre en place une unité spéciale de la police chargée « des actes de violence » assimilant tout acte d’opposition au monarque comme un acte terroriste.

Les obsèques du militant ont été suivies par plus d’un millier de personnes et des représentants du corps diplomatique Pour tous les observateurs de la situation dans le petit royaume, ce meurtre marque un tournant. L’exaspération est à son comble devant le refus du dialogue, la répression aveugle, plus de 80 personnes sont mortes et des centaines on été blessés, face aux demandes de réformes démocratiques et l’ouverture d’un dialogue. La situation est devenue intenable. La SADC, l’UA et les ambassades occidentales ont toutes demandé une enquête sur la mort de Thulani Maseko, mais elles devront au plus vite prendre des mesures pour que le dialogue s’engage entre le peuple et le roi avant que tout explose.

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