Depuis le 5 octobre, une grève organisée par le syndicat national des métallurgistes (NUMSA), paralyse l’industrie sidérurgique. Le conflit qui porte sur des augmentations de salaire a des répercussions sur toute l’économie sud-africaine. Pas vraiment une bonne nouvelle à trois semaines des élections municipales.
Cela fait quatre mois que des discussions ont lieu entre le syndicat et le patronat pour obtenir un accord salarial sur trois ans. Le syndicat demande 8%, le patronat ne veut rien entendre au-delà de 4,4%. Depuis une semaine, 100 000 ouvriers ont cessé le travail et le manque d’acier se fait sentir dans plusieurs secteurs vitaux pour l’économie (automobile, construction, fabrication d’appareils ménagers, etc.). Des licenciements massifs sont à craindre, les entreprises ne fonctionnant que partiellement et ne pouvant satisfaire la demande. La métallurgie emploie 190 000 personnes directement et représente 2% de la production économique du pays.
ArcelorMittal SA, le plus gros producteur d’acier sud-africain se refuse a dramatisé la situation, mais cette grève ne va pas améliorer une situation déjà chancelante à cause de pratiques malhonnêtes lui ont coûter de lourdes amendes et d’une conjoncture défavorable : envolée des prix de l’énergie et des transports. L’action d’Amsa a chuté de 92% en dix ans et les effectifs sont passés de 15000 personnes en 2014 à 6 600.
La Chine, en contradiction avec la réglementation de l’OMC continue à subventionner sa production d’acier, ce qui lui permet d’inonder le marché mondial d’acier à bon marché. Amsa a demandé au gouvernement sud-africain d’intervenir en imposant une taxe sur l’acier chinois et de pénaliser les entreprises sud-africaines qui achètent de l’acier chinois. Un vœu pieux dans un monde où la course aux moindres coûts de production et où le sacro-saint gain de compétitivité sert de credo au marché.
Aux conditions du marché, Irvin Jim, le secrétaire général de Numsa oppose les conditions de vie des métallos qui n’ont pas eu d’augmentation de salaires en 2020 à cause de la pandémie du Covid19 et qui qui a obligé les travailleurs à rester chez eux pendant le confinement. L’offre du patronat de 4,4% d’augmentation est pour lui « une insulte ». Devant la détermination des grévistes et une situation dangereuse pour l’industrie toute entière, le syndicat patronal, Seifsa, aurait lâché du lest et proposerait une augmentation de 6%. Mais cette proposition doit encore être discutée par Numsa qui va présenter cette proposition à ses adhérents qui décideront de reprendre le travail ou pas.
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