Un million de domestiques, essentiellement des femmes noires, ont un emploi, mais en dépit de la réglementation, 300 000, soit près d’un tiers ne sont pas enregistrées par leurs employeurs et ne reçoivent aucune indemnité en cas de chômage.
Les employeurs doivent selon la loi de 2002, qui fait des domestiques des employés comme les autres, enregistrer leurs domestiques auprès du Fonds d’assurance chômage (UIF). L’employeur et l’employé doivent verser chacun 1% du salaire mensuel versé dès que l’employé a travaillé plus de 24 heures mensuelles. Si l’employeur ne fait pas cette démarche d’enregistrement, l’employée perd tous ses droits : indemnités de chômage et congés maternité.
Les domestiques ont été exclus de la loi adoptée en 1993 qui accorde des indemnités en cas de blessures ou de mort sur les lieux de travail. L’emploi de produits d’entretien dangereux est pourtant cause d’accident du travail, par exemple de brûlures graves. La récente adoption de la loi sur le minimum horaire garanti a été revu à la baisse pour les domestiques : 15 rands (1euro environ) de l’heure au lieu de 20, au prétexte que des salaires trop élevés risquaient de leur faire perdre leur emploi. Ce que fait dire à la secrétaire du syndicat des domestiques (South African Domestic Services and Allied Workers Union, SADSAWU) qu’il faudrait qu’employeurs et législateurs comprennent que les domestiques participent à l’économie nationale.
Quand on demande à un employeur qui risque une amende, et même une peine de prison, pourquoi son employée n’est pas enregistrée, la réponse est la difficulté d’accès au site du ministère. Trop souvent l’inscription se transforme en torture informatique qui va de l’erreur 404, à l’affichage à l’écran du message bien connu « le mot de passe ne correspond pas à l’identifiant » ou pire encore la demande d’un identifiant avant d’avoir commencé la procédure. Pour finir de décourager les bonnes volontés, le recours au numéro de téléphone indiqué se transforme en une sonnerie sans fin qui vrille la tête.
Ces tracas informatiques n’ont rien de particulier à l’administration sud-africaine, ils sont bien connus ailleurs. Mais dans le cas des domestiques noires, l’informatique administrative avec ses aléas perpétue la triple discrimination de race, de genre et de classe dont les femmes noires sont victimes depuis des décennies.
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