Le Swaziland est le dernier pays africain à être une monarchie absolue. Tout dépend du roi, tout appartient au roi, tout est décidé par le roi. Toute opposition à l’autorité royale est sévèrement réprimée.
Tous les cinq ans une parodie d’élections à lieu. Aucun parti ne peut présenter une liste de candidats, seuls des individus peuvent se présenter à titre individuel selon la Constitution promulguée en 2006. En 2009, la Cour suprême avait confirmé que l’exclusion des partis politiques du processus électoral ne constituait pas une violation du droit d’association puisque les élus peuvent se regrouper selon leurs affinités pour former une association. Elle a rendu le même jugement le 20 juillet 2018 contre le Parti démocratique du Swaziland (SWADEPA) qui avait demandé l’autorisation de se présenter aux élections en tant que parti politique.
Aux dernières élections en 2013, La Commission internationale des juristes (ICJ) avait sévèrement critiqué la décision de la Cour suprême « qui viole le droit d’association et restreint le droit d’expression et le droit de participer aux affaires publiques ». La mission des observateurs du Commonwealth avait aussi émis de sérieux doutes sur la démocratie royale et demandait la réduction des pouvoirs du roi Mswati III, qui intervient dans tous les aspects de la vie politique du pays. L’Union africaine (UA) avait émis le même jugement en 2012 en demandant au gouvernement de Sa Majesté « de respecter, de protéger et d’appliquer la liberté d’expression, la liberté d’association et la liberté de rassemblement ».
Le peuple swazi n’a aucun droit dans le choix de ses dirigeants, le roi nomme 10 représentants sur 65 à l’Assemblée nationale et 20 membres du Sénat sur 30, les dix autres étant nommées par l’Assemblée nationale. Le roi choisit son premier ministre qui ne peut être qu’un homme dont le nom de famille est Dlamini. Le roi aussi est un Dlamini. Mais les sujets de Mswati III commencent à s’impatienter et réclament le droit de se mêler de leurs affaires en dépit du jugement de la représentante de l’Union européenne qui ne tarit pas d’éloges sur la bonne gouvernance royale de Mswati III.
Retrouvez cet article sur la Toile : http://renapas.rezo.net/spip.php?article853Retour à la page d'accueil du site RENAPAS
retour à l'article