Une révolte populaire sans précédent se prépare au Zimbabwe et Robert Mugabe, à la tête du pays depuis1980, n’est plus en mesure de faire régner l’ordre et la loi par la force. Les coffres sont vides, les fonctionnaires ne sont pas payés et et l’armée non plus. Mauvais signe pour un dictateur quand le peuple descend dans la rue.
Cette fois, ce ne sont pas les forces traditionnels d’opposition politiques ou syndicales qui mènent la danse, mais la société civile avec pour chef de file un pasteur, dont le hashtag #this Flag, a emporté l’adhésion de milliers de supporters. Les travailleurs ne font plus grève pour des augmentations de salaires, mais pour toucher leurs salaires et trop, c’est trop !
Alors qu’il risquait d’être accusé de trahison par le parquet, un juge a ordonné son acquittement pour la plus grande surprise d’une opinion publique habituée aux procès injustes et sans fondement. Cette libération renforce le désir d’en finir avec un pouvoir qui n’a plus rien à offrir.
Les églises du Zimbabwe sont prêtes à soutenir le Pasteur Evan Mawarire qui parle au nom des sans voix. Dans un communiqué, la Conférence des évêques catholiques, le Conseil des Eglises du Zimbabwe et la Confrérie évangélique du Zimbabwe dénoncent le harcèlement et les arrestations arbitraires des représentants religieux et mettent en grade contre une explosion sociale si aucune réponse n’est apportée aux revendications populaires.
Des milliers de Zimbabwéens sont obligés à l’exil pour survivre, qu’ils soient simples ouvriers agricoles ou diplômés de l’université ; les boutiques sont vides des produits de première nécessité, l’inflation galope et le gouvernement fait fonctionner la planche à billets. Le FMI a mis en garde le gouvernement qu’il ne viendra pas à son secours et les pays occidentaux comme la Grande Bretagne, les Etats-Unis ou l’Union européenne ont fait comprendre que le départ de Robert Mugabe est plus que souhaité.
La colère qui monte sera-t-elle suffisante pour convaincre Robert Mugabe de quitter la scène avant l’effusion de sang ? Les factions du Zanu PF qui se disputent sa succession vont-elles comprendre que le peuple veut du pain plutôt qu’un spectacle lamentable de querelles politiciennes ?
Pour de nombreux analystes, l’Afrique du Sud peut jouer un rôle majeur pour résoudre la crise qui menace son voisin et qui risque de déborder dangereusement au delà de ses frontières et d’avoir des répercussions négatives sur toute la région. Elle peut convaincre Robert Mugabe qu’à 92 ans et après 36 ans de pouvoir, il est temps se songer à prendre du repos.
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