David Cameron a voulu jouer au plus malin en proposant un référendum pour faire taire les eurosceptiques de son propre camp et il est tombé dans son propre piège : les eurosceptiques l’ont emporté ! Un chambardement qui a des répercussions jusqu’en Afrique du Sud.
L’UE est le plus important partenaire commercial de l’Afrique du Sud. En 2015 la Grande Bretagne était le huitième partenaire économique de l’Afrique du Sud, les exportations sud-africaines s élevait 41 milliards de rands, et les importations en provenance de Grande-Bretagne à 35 milliards de rands. Non seulement la balance commerciale est favorable à l’Afrique du Sud, mais la GB est une source importante d’investissements étrangers directs estimés en 2014 à 730 milliards de rands.
Avec la sortie de la Grande Bretagne de l’UE, tous les accords commerciaux entre l’UE et la Grande Bretagne vont devoir être renégociés. Par exemple, la région du Cap occidental a pu exporter 110 millions d’hectolitres de vin vers l’UE, un accord venait d’ être conclu pour la reconnaissance géographique du thé Rooibos, l’agneau du Karoo et les agrumes. S’il faut les renégocier, c’est autant de temps perdu pour les producteurs sud-africains et d’incertitude pour l’avenir. Sans compter que s’il y a récession en Grande-Bretagne, l’Afrique du Sud en subira le contre coup.
Dans un premier temps, Pravin Gordhan, le ministre des Finances sud-africain a tenu à rassurer les milieux financiers et plus largement l’opinion publique en affirmant que les banques et le secteur financier pouvaient absorber le choc, car ce secteur est « extrêmement résilient et fiable » et que le pays avait bien réagi à la crise de 2008. Le rand, la monnaie locale a toutefois plongé et son cours est au plus bas, un rand s’échangeant actuellement pour 0, 066 U.S. dollar ou un Euro s’échangeant pour16, 67 Rands.
Le gouverneur de la banque centrale sud-africaine semble beaucoup moins optimiste et s’il se veut lui aussi rassurant, il n’en a pas moins déclaré « Nous n’allons pas vers une récession pour le moment, mais il n’y a aucun doute que cela va ralentir la croissance de l’économie sud- africaine qui est déjà bien faible ».
Le géant sud-africain a bien du mal à résister à l’effondrement des cours des matières premières, au ralentissement de la croissance chinoise, à l’instabilité sociale qui secoue ses townships, il n’avait vraiment pas besoin d’une trahison de ce partenaire privilégié qu’était la Grande Bretagne à quelques mois des élections locales.
Retrouvez cet article sur la Toile : http://renapas.rezo.net/spip.php?article755Retour à la page d'accueil du site RENAPAS
retour à l'article