Les choses deviennent sérieuses et l’Anc ne pouvait pas manquer le lancement de la campagne à Johannesburg. Le fameux stade en forme de citrouille a fait le plein : plus de 80 000 militants, supporters ou simples citoyens ont chanté, agité les couleurs de l’ANC et écouté les dirigeants provinciaux et Jacob Zuma.
Ce weekend au moins trois provinces ont lancé la campagne de l’Anc pour les élections municipales de 2016 : Gauteng, Limpopo et Mpumalanga . La province du Cap occidental a décidé de retarder l’événement, le mécontentement devant la constitution de la liste des candidats s’ajoutant aux difficultés internes à la direction.
Pour la province du Gauteng, l’Anc avait décidé de voir grand parce que l’enjeu est de taille. Aux dernières élections l’Anc l’a emporté de peu et le parti d’opposition, l’Alliance démocratique rêve de remporter Johannesburg, Tshwhane et Ekurhuleni. Le président provincial de l’Anc, Paul Mashatile a insisté sur la mobilisation des troupes car rien n’est acquis d’avance et surtout sur la nécessité de ne pas sombrer dans la violence.
La violence est déjà installée au Kwazulu Natal où plusieurs dirigeants ont été assassinés et la nomination par la direction de l’Anc d’un nouveau chef de parti pour la province a provoqué beaucoup de mécontentement. Des listes indépendantes ont fait leur apparition dans de nombreuses circonscriptions et le parti de Julius Malema, EFF, pourrait être le bénéficiaire de ces voix dissidentes.
La constitution des listes n’a pas été facile et pour la première fois on a vu des militants furieux d’avoir été écarté des listes manifester devant le siège de l’Anc à Johannesburg et au Cap. Il semblerait que le nombre de candidats indépendants et de nouveaux partis soient en nombre croissant, preuve d’une lassitude et d’un mécontentement pour les partis traditionnels.
Jacob Zuma dans son discours à Johannesburg a fait appel à l’esprit de discipline dans le parti et au respect des décisions prises. C’est dans le Gauteng que les dirigeants de l’Anc avaient émis des réserves sur les excuses du président pour les dépenses de sa résidence de Nkandla.
Le parti communiste fera campagne pour les candidats de l’Anc, mais les rapports sont tendus entre les deux formations. Le Sacp n’est pas du tout satisfait du manque de sérieux de l’Anc vis à vis de l’emprise de la famille Gupta sur les rouages de l’Etat. En qualifiant de « poudre aux yeux »la décision d’abandonner toute enquête sur la nature des relations entre les Guptas et le pouvoir exécutif, le secrétaire adjoint du Sacp a jeté un pavé dans la mare qui risque de faire des vagues, d’autant plus que la direction du parti a décidé de mener campagne pour dénoncer les agissements des grands groupes économiques et financiers sur le pouvoir d’état.
La campagne pour les élections locales ne fait que commencer.
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