Un budget juste et équilibré pour tous les Sud-africains

Gordhan Pravin a réussi à proposer un budget satisfaisant pour tous alors que l’Afrique du Sud traverse des moments difficiles avec une croissance en berne et un chômage toujours important. La presse salue un travail d’équilibriste réussi et l’opposition trouve peu à redire.

C’est un bon budget, équilibré ; il répond aux besoins du pays ; pas d’austérité ,un strict contrôle des dépenses ; voilà quelques un des éloges lus dans la presse. Un bémol toutefois sur l’emploi des fonctionnaires qui pourrait faire les frais des économies pour réduire les dépenses de l’état.

Pravin Gordhan est un homme sérieux qui veille à ne pas dépenser au-delà de ses moyens. “ Si vous pouvez rembourser une dette de 1000 rands, empruntez 1000 rands, pas 2000rands ! » a été la pierre angulaire de la présentation de son budget. Le Ministre s’est attaché à présenter un budget raisonnable qui met en avant la nécessité d’éviter à l’Afrique du Sud une dégradation infamante par les agences de notation et qui insiste sur la collaboration de tous les partenaires pour redonner confiance au pays.

Il n’y aura pas d’augmentation de la TVA, mais une taxation plus forte des hauts revenus. Des taxes plus importantes vont toucher les produits dits de « vice » , c’est dire-à-dire l’alcool et les cigarettes. Une taxe nouvelle va être imposée sur les produits sucrés pour la plus grande satisfaction du ministre de la Santé : « Quand on sait qu’un soda de 340ml contient 12 cuillères à thé de sucre, j’ai enfin obtenu ce dont le pays a besoin ». Le diabète et l’obésité sont des fléaux nationaux. Des taxes nouvelles vont aussi être imposées pour aider à réduire la consommation des sacs plastiques, et des lampes à incandescence ; taxes aussi sur l’essence et les émissions de carbone des véhicules automobiles.

Les nouvelles priorités budgétaires doivent répondre aux besoins immédiats ou à plus long terme du pays : l’éducation supérieure pour répondre aux besoins de la jeunesse ; l’aide aux agriculteurs durement touchés par une sécheresse exceptionnelle ; une nouvelle politique de l’eau et l’aide sociale indispensable pour aider les plus pauvres.

Le ministre vise aussi à réduire le déficit budgétaire, il devrait passer de 3,2% à 2,4 % en 2018/2019. Mais ce sont les réductions des dépenses de l’état qui sont dans la ligne de mire du Ministre qui prévoit une économie de 10 milliards de rands pour 2016/2017.

Les dépenses des membres du gouvernement seront passés au crible et l’achat de berlines luxueuses ou de voyages sans intérêt national ne seront plus autorisés. A partir du 1er avril, les augmentations de salaires des fonctionnaires seront limités tout comme les « primes » ; le remplacement à des postes jugés sans intérêt supprimés. Toutefois les personnels d’éducation, de santé et de police ne seront pas touchés par des suppressions d’effectif.

La ministre des entreprises publiques, Lynne Brown, a reconnu que l’argent de l’état ne peut pas être jeté par les fenêtre, mais elle s’attend à de difficiles négociations pour arriver à une meilleure gestion des entreprises dont elle a la responsabilité, en particulier la fusion envisagée entre SAA, la compagnie aérienne nationale devenue un gouffre financier et SAExpress, sa filiale pour les vols intérieurs. Les autres entreprises étatiques ont elles aussi besoin d’un sérieuse réorganisation pour plus d’efficacité.

La bataille sera rude mais Pravin Gordhan a cité Nelson Mandela pour montrer sa détermination à la gagner « Il a y eu beaucoup de moments sombres quand ma foi dans l’humanité a été mise à rude épreuve, mais jamais je ne me suis abandonné au désespoir ».

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