Un salaire national minimal, une nécessité pour les travailleurs pauvres

Le 12ème congrès du Cosatu a lancé un appel pour la rapide mise en place d’un salaire national minimal (National Minimum Wage) qui permettrait à des milliers de travailleurs de sortir d’une misère endémique, héritée du système d’apartheid qui reposait sur l’emploi d’une main d’œuvre sous payée.

L’exigence d’un salaire minimal ne date pas d’hier, elle était déjà au programme de la Charte de la Liberté adoptée il y a 60 ans. L’exploitation à outrance d’une main d’œuvre noire a permis l’enrichissement de l’élite blanche sous le régime d’apartheid et aujourd’hui les salaires très bas des mineurs, des domestiques, des ouvriers agricoles ne leur permettent pas de sortir de la pauvreté et de vivre décemment.

Le Cosatu estime que le salaire minimal devrait se situer entre 4125 et 5276 rands par mois (environ 275 à 350 euros). Cette campagne pour un salaire minimal ne remplace pas la campagne pour un salaire décent, mais en est des aspects. Le Cosatu continue à exiger des négociations salariales collectives, une meilleure couverture sociale et dénonce les inégalités de salaires ; aujourd’hui ces inégalités sont de l’ordre de 1 pour 16 !

Le calcul du salaire minimal a pris en compte des normes internationales qui précisent que le salaire minimal doit être compris entre 40 et 50% du salaire moyen national ; en Afrique du Sud celui-ci étant évalué à 10 274 rands, le NMW et donc compris entre 4110 et 5137 rands. Le seuil de pauvreté est aussi pris en compte dans le calcul ; ii est de 1319 rands pour une personne et de 5276 rands pour un foyer de quatre personnes. Une étude faite par des économistes de l’université de Wits montre qu’un foyer de 4 personnes a besoin de 4125 rands par mois pour éviter de tomber dans la grande pauvreté.

S’appuyant sur cette étude qui recommande un salaire minimal compris entre 3500 et 6000 rands par mois pour avoir un impact positif sur l’économie, le Cosatu rejette l’idée que le salaire minimal entraînerait un chômage massif. L’exemple des pays où existe un salaire minimal, montre que ce dernier n’est pas la cause première du chômage. Un salaire minimal permettrait de relancer l’économie en améliorant le pouvoir d’achat de milliers de travailleurs pauvres qui ne peuvent pas acheter les produits de base dont ils ont besoin.

Les discussions sur le NMW traînent depuis le mois de septembre 2014 quand une réunion du Nedlac, qui rassemble patronat, syndicats et gouvernement, avait, sous la présidence du vice président Cyril Ramaphosa, convenu d’une réunion en novembre pour examiner toute une série de mesures concernant les salaires, l’emploi, la pauvreté et les grèves violentes qui en découlent.

Mais les résolutions adoptées ne se traduisent toujours pas par des mesures concrètes qui pourraient apaiser un climat social lourd de menaces. Le patronat fait traîner les choses au point que le Cosatu a décidé, si les négociations n’avançaient pas, d’appeler à une journée d’action en janvier 2016 pour un salaire national minimal.

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