Le patriarcat a de beaux jours devant lui

Pour lancer la campagne annuelle contre les violences faites aux femmes Susan Shabangu, la Ministre des femmes avait réuni les associations qui se battent sur le terrain pour apporter leur aide aux victimes et informer femmes et hommes sur ce sujet sensible. A leur grande surprise, il ne s’agissait pas d’une réunion de consultation, mais de la présentation d’un plan élaboré par les services du ministère. Mais ce qui a provoqué la colère des associations a été le discours étonnant de la Ministre, exhortant les hommes « à protéger les femmes et la société » pour les appeler à participer à la campagne.

Pour lancer la campagne annuelle contre les violences faites aux femmes Susan Shabangu, la Ministre des femmes avait réuni les associations qui se battent sur le terrain pour apporter leur aide aux victimes et informer femmes et hommes sur ce sujet sensible. A leur grande surprise, il ne s’agissait pas d’une réunion de consultation, mais de la présentation d’un plan élaboré par les services du ministère. Mais ce qui a provoqué la colère des associations a été le discours étonnant de la Ministre, exhortant les hommes « à protéger les femmes et la société » pour les appeler à participer à la campagne.

Ce qui lui a une verte réplique de Nandi Msezani, militante de l’association Esset « Nous devons faire très attention au langage que nous utilisons car il peut exprimer un point de vue très patriarcal. Les hommes ont besoin de nous protéger ? En disant cela, les femmes sont infantilisées et ces paroles ramènent le mouvement féministe en arrière » et d’ajouter « Et pour les femmes lesbiennes ? les LGBTI ? Ne sommes-nous pas des femmes nous aussi ? ».

Pour renforcer le discours ministériel, un chef coutumier a pris la parole qui a annoncé aux participants que « les femmes devaient obéissance à leurs maris » et une princesse a dénoncé le féminisme comme étant un phénomène non-africain et demandant l’arrêt des subventions aux centres qui accueillent les femmes et les enfants victimes de violence puisque c’est une « affaire qui doit se régler à la maison ».

Déçues et outrées par ce discours, des participantes ont rappelé à la ministre qu’une femme mourait toutes les huit heures sous les coups de son compagnon, que le viols se comptaient par centaines, que depuis vingt ans les organisations de la société civile dénoncent ce fléau et se battent pour une véritable égalité hommes/femmes et qu’elle attendent toujours un plan national pour dénoncer un fléau qui ravage toute la société.

A la suite de cette réunion, les militantes ont fait une déclaration qui exprime leur inquiétude devant la persistance du patriarcat. « Le patriarcat n’est pas une abstraction ou une question théorique comme il a été dit par la Ministre. Le patriarcat nourrit directement la violence domestique et la violence sexuelle ».

La déclaration a été signée par une dizaine d’associations qui appellent aussi à signer une pétition à pour exiger un plan national d’action contre les violences faites aux femmes et à participer massivement à la quinzaine d’action qui débutera le 25 novembre, jour internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Jacqueline Dérens

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