Scandale de Nklanda : qui va rendre l’argent ?

Le scandale de la propriété de Nklanda du Président Zuma a pris des proportions qui mettent en jeu les institutions mêmes de l’Etat. Après l’incident grave provoqué au Parlement par les élus du parti EFF de Julius Malema, un bras de fer est engagé entre le Président Zuma et la médiatrice de la République, Thuli Madonsela.

La décision de ne pas répondre aux questions de Julius Malema a terni encore un peu plus l’image du Président Zuma, car cette dérobade a donné la désagréable impression au public sud-africain qu’on ne lui dit pas la vérité. Or il s’agit de quelque 240 millions de rands qui ont été pris dans les caisses de l’Etat, sans que le contribuable sache vraiment à quoi et à qui a servi cet argent.

Thuli Madonsela, la médiatrice de la République dont le rôle et la fonction sont inscrits dans la Constitution, est prise à parti pour avoir révélé dans la presse le contenu de la lettre qu’elle a envoyée à titre privé au Président Zuma. La fuite serait imputable à un membre de l’Anc dont le nom n’a pas été révélé.

Depuis la publication du rapport de la médiatrice qui affirmait preuve à l’appui que des travaux qui n’avaient rien à voir avec la sécurité du chef de l’état avaient été effectués avec de l’argent public, les relations entre la médiatrice et l’Anc se sont sérieusement détériorés. L’Anc accuse la médiatrice de « populisme » et de prendre parti pour les Combattants de la liberté économique qui ont créé le scandale au Parlement en scandant « Rendez l’argent ».

Le parti EFF de Julius Malema n’a pas l’intention de baisser les bras et a déclaré qu’il allait porter l’affaire de l’éviction des députés de son parti du parlement devant la justice. En accusant les « salopettes rouges » d’anarchisme et de danger pour la démocratie, l’Anc s’est engagé sur la pente de recours à l’autoritarisme en voulant imposer « l’ordre et la loi » par la force. Un rappel du passé que beaucoup n’ont pas manqué de faire.

Thuli Madonsela souhaite que la campagne de dénigrement de son travail prenne fin et que l’Anc arrête de la traîner dans la boue car « ce n’est bon ni pour la démocratie, ni pour le pays » et d’accuser aussi ceux qui l’insultent de ne pas avoir été au combat contre l’apartheid quand elle y était plongée.

Pour le moment Jacob Zuma est en voyage en Russie où il a eu des discussions avec Vladimir Poutine concernant les relations entre les deux pays. Mais on dit aussi qu’il va subir des examens médicaux. Son absence alors que le pays traverse une tourmente institutionnelle ne va pas aider à calmer le jeu.

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