Quand Robert Mugabe fait la leçon à la Sadc

Le Président du Zimbabwe , Robert Mugabe, qui va assurer la prochaine présidence de la Sadc, la Communauté de développement de l’Afrique australe qui regroupe quinze pays, a accueilli les 17 et 18 août 2014, le 34ème sommet de l’organisation régionale dans son pays. Dans son discours, il n’a pas manqué d’appeler à plus de coopération et à ne pas compter sur les financements extérieurs, si la Sadc veut garder sa liberté d’action.

Le Président Mugabe n’est pas en odeur de sainteté auprès des pays occidentaux depuis sa campagne d’africanisation des terres et de toute l’économie dans son pays. Mise à l’index, avoirs gelés, dénonciation des atteintes à la démocratie et élections truquées, opposition en butte à la violence policière, le vigoureux vieillard, se moque bien des critiques et actes de rétorsion des démocraties occidentales.

Il a rappelé aux dirigeants des pays de la Sadc, qu’ils ne pouvaient pas prétendre à une pleine et entière indépendance s’ils comptaient sur les financements extérieurs pour leurs projets de développement. « Comment pouvons-nous dire avec fierté que la SADC est notre organisation quand 60% de nos programmes sont financés par des pays extérieurs ? … Nous, la Sadc, ne devons pas perdre de vue notre programme d’intégration régionale, nos centres d’intérêts et nos priorités ». Les pays de la Sadc disposent de ressources abondantes qui doivent permettre un meilleur développement et une industrialisation de la région.

Il a fustigé les pays occidentaux de vouloir se mêler de la tenue des élections dans les pays de la Sadc, alors que des observateurs de la Sadc, des pays africains et amis seront plus à même d’observer les élections qui doivent se dérouler prochainement au Botswana, en Namibie et au Mozambique. Les dernières élections au Zimbabwe avaient été condamnées par l’UE, les Etats-Unis alors qu’elles avaient été acceptées par la Sadc et l’Union africaine.

Le président du Zimbabwe n’a pas non plus était très aimable avec son proche voisin, le Président Zuma qui a refusé de signer un protocole d’accord commercial avec les autres pays de la Sadc. Ce protocole avait été adopté en 2012 par les pays de la Sadc, sauf par l’Afrique du Sud et la Namibie. Les deux pays ont maintenu leur refus de signer, ce qui leur a valu de vertes remontrances de la part de Robert Mugabe. « Nous demandons à l‘Afrique du Sud qui est un pays hautement industrialisé de nous montrer la voie, de travailler avec nous, de coopérer avec nous et de ne pas se contenter de considérer tout le continent comme un simple marché ouvert aux produits en provenance d’Afrique du Sud. Nous voulons une relation récip roque ou chacun vendra à l’autre ses produits ".

Dans un communiqué les chefs d’états ont décidé d’agir pour trouver une solution politique à la crise de la RDC et de soutenir le processus de reconstruction de Madagascar. Ils demandent aussi aux Nations unies de jouer tout leur rôle dans le rapatriement des Fdlr (Forces démocratiques de libération du Rwanda) qui ont déposé les armes, dans des pays tiers en dehors de la région des Grands Lacs.

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