Alors que neuf mineurs ont trouvé la mort dans une mine d’or, que les mineurs des mines de platine sont en grève, que la tragédie de Marikana est dans tous les esprits, The Mining Indaba, la conférence du patronat et du gouvernement dans la ville du Cap a été accompagnée par des manifestations de la société civile.
Pendant quatre jours, des représentants du gouvernement, dont la Ministre des ressources minières, et les représentants de principales compagnies minières mondiales ont discuté de l’avenir de l’industrie minière sud-africaine. Une minute de silence a été observée pour les dernières victimes de la mine de Doornkop , propriété d’Harmony Gold.
Le dernier jour, des manifestants, avec le syndicat des mineurs, NUM, ont protesté contre les conditions de travail et de salaires des mineurs et le manque de transparence sur les profits engrangés par les compagnies et d’une manière générale sur l’exploitation des richesses nationales par les compagnies étrangères.
Le Num voulait donner un mémorandum à Rio Tinto qui opère en Australie, en Indonésie à Madagascar et en Mongolie pour lui rappeler les atteintes au droit syndical et le harcèlement systématique des syndicalistes. Mais la police a dispersé la manifestation qui n’avait pas reçu l’autorisation de la ville du Cap et le mémorandum n’a pas pu être déposé.
Une conférence alternative, The Alternative Mining Indiba, de trois jours a réuni des représentants de la société civile, des églises et des ONG qui ont exprimé leur inquiétude sur le pillage des ressources minières en Afrique.
La porte-parole de la conférence, la Révérende Suzanne Sithole, secrétaire générale du Conseil des églises de Zambie, a exprimé l’inquiétude de la conférence face au comportement des multinationales qui cherchent par tous les moyens à ne pas payer d’impôts et à celui des gouvernements dont les tractations avec les multinationales sont loin d’être transparentes.
« Nous sommes très préoccupées par la façon désinvolte dont les activités minières opèrent, sans aucun souci de l’environnement… et aussi de voir nos ressources sortir du continent sans aucun bénéfice pour l’Africain ordinaire ». En Zambie , les mines de cuivre sont au aux mains de compagnies chinoises.
Les dirigeants des compagnies minières ont bien conscience des difficultés actuelles de l’industrie et de la nécessité se sortir de l’impasse des grèves à répétition, la difficulté est de trouver le bon équilibre en tentant de satisfaire à la fois les intérêts des actionnaires et celui des travailleurs. Pour certains dirigeants, il faut revoir le code du travail, avec « des syndicats plus responsables » et des taxes et règlements plus stables.
Les plus optimistes pensent que l’instabilité actuelle va faire place peu à peu à plus de stabilité à condition que les dirigeants, en particulier les nouveaux dirigeants noirs arrivent à mener à bien leur projet car les mines sont au cœur de l’économie sud-africaine avec des créations d’emplois possibles.
Une révision des lois du travail et du code minier sont prévues pour le mois prochain, mais les grèves tiennent le gouvernement sous pression, d’autant plus que les élections générales sont annoncées pour le 9 mai et que l’enjeu est gros pour le gouvernement.
Comme le résume un patron minier noir « il faut que les travailleurs sentent qu’ils participent aux bénéfices et veiller aux intérêts des investisseurs ». Le gouvernement peut-il intervenir pour que tout le monde y trouve son compte et que les mineurs dont la colère gronde voit enfin leur travail reconnu et payé à sa juste valeur ?
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