Cosatu et Numsa au bord de la rupture

L’annonce de la démission soudaine du président du Numsa, le syndicat des métallurgistes, renforce les spéculations sur un éclatement possible du Cosatu à quelques mois des élections de 2014.

Cedric Gina a fait parvenir sa lettre de démission lundi 26 novembre à la direction du Numsa , syndicat dont il était le président, prenant tout le monde par surprise. Dans sa lettre, il explique que les relations avec Irvin Jim, le secrétaire général du Numsa s’étaient sérieusement détériorées et qu’il valait mieux qu’il s’en aille avant que « les choses deviennent violentes ».

Cette démission intervient alors que le sort de Z. Vavi, le secrétaire général du Cosatu doit être décidé par le congrès extraordinaire qui doit se tenir dans deux semaines. Vavi avait été suspendu de ses fonctions après le scandale de sa liaison avec une employée qu’il avait lui-même embauchée.

Les tensions entre le Numsa, qui soutient Vavi et est très critique vis a vis de Jacob Zuma et de la politique de son gouvernement, et le Cosatu ne date pas d’hier et tourne autour du soutien ou non à accorder à l’Anc pour les élections de 2014.

Le Numsa avec ses 320 000 adhérents est le plus important syndicat affilié au Cosatu. Une scission de ce syndicat serait un coup dur porté à l’Alliance tripartite, Anc, Cosatu, Sacp à quelques mois des élections. Traditionnellement le Cosatu fait campagne pour les candidats de l’Anc et apporte au parti les voix de la classe ouvrière.

En cas de scission, la configuration serait tout autre et le Numsa, très hostile à la politique gouvernementale, pourrait apporter son soutien au nouveau parti de Julius Malema, le EFF, ou au Socialist Worker, à l’extrême gauche de l’éventail politique, ou bien ne pas faire campagne du tout.

Le secrétaire du Numsa pour le Kwazulu Natal dans un entretien au Mail &Guardian résume bien les questions qui agitent le syndicat aujourd’hui « Quel est l’avantage d’être dans l’alliance ? Nous ne pouvons pas être contre le péage électronique et on nous l’impose. Nous ne pouvons pas dire que nous ne voulons pas d’entreprises de sous-traitance et on nous les impose. Nous ne ne pouvons pas dire que nous ne voulons pas du Plan de développement national et on nous l’impose… Nous devons parler vrai. Il n’est plus question de l’héritage, de ce que la libération nous a apporté. Nous devons parler de liberté économique ; de ce que notre Anc fait pour nous. Nous ne pouvons pas continuer à répéter ce que répétons depuis 1994… ».

La tourmente qui secoue le Cosatu est un réel souci pour l ‘Anc, et son trésorier a exprimé ces craintes au cours d’un club de la presse tenu au Cap « Cela n’aide pas le pays, cela n’aide pas les syndicats, cela n’aide pas l’Anc, cela n’aide pas l’Alliance , s’il y a une grosse bagarre ». et d ‘appeler à une concertation pour aplanir les difficultés, mais son appel à un ralliement derrière le Plan national de développement, une des pommes de discorde entre les syndicats et l’Anc, n’est pas de nature à aplanir les difficultés.

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