La sécurité du chef de l’état n’est pas un alibi pour dépenser l’argent du contribuable

La force tranquille du Protecteur du citoyen, Thuli Madonsela, a fait reculer les ministres qui avançaient la clause de la sécurité du chef de l’état pour retarder la publication de son rapport sur les dépenses de rénovation de la résidence de Jacob Zuma , dans le Kwazulu Natal.

Les ministres de la Police, de la Justice et de la Sécurité d’état ont retiré ce vendredi 15 novembre les cinq plaintes qu’ils avaient déposées contre le Protecteur du citoyen ( tout en lui laissant la note pour les frais de justice !) qui enquêtait sur les frais de rénovation de la résidence de Nklandla du chef de l’état.

La déclaration du Protecteur revient sur le rôle de la défense du citoyen écrite dans les sections 182 et 181de la Constitution sud-africaine qui précisent que son mandat doit s’exercer sans peur, ni préjugé, ni favoritisme et en toute indépendance. La Section 182 « confère au Protecteur le pouvoir d’enquêter sur toute conduite suspecte dans les affaires de l’état ou de l’administration publique, de faire un rapport et de prendre les mesures appropriées pour y remédier » et précise que le Protecteur est la seule personne habilitée à le faire et que personne, ni un organisme d’état, ne peut intervenir dans le travail du Protecteur.

Madame Madonsela accueille donc le recul des ministres comme une bonne cnouvelle et ajoute « Mon équipe et moi-même ne pouvons accepter d’être intimidées de quelque façon que ce soit au cours de notre enquête ».

La facture de 206 millions de rands pour rénover la résidence de Nklandla aux frais du contribuable sud-africain est un sujet de violentes altercations et de polémique entre le gouvernement et les diverses associations de la société civile depuis des mois.

Questionné par les partis d’opposition au Parlement, le Ministre des Travaux publics avait reconnu les innombrables irrégularités financières sur le coût des travaux, la présence de nombreux membres de la famille du Président à la tête des entreprises qui avaient été retenues dans les appels d’offre. Mais les questions de la sécurité du chef de l’état étaient toujours avancées comme alibi pour le refus de rendre public ces irrégularités.

Le rapport parlementaire pour justifier le coût des travaux, à savoir l’isolement de la résidence dans une zone rurale à fort taux de criminalité, le mauvais état des routes et le grand nombre d’assassinats politiques dans la région, avait été qualifié de poudre aux yeux par l’opposition et de propagande pour justifier la dépense de 206 millions de rands d’argent public pour la résidence privée de Jacob Zuma.

La fermeté et la ténacité de Madame Madonsela pour accomplir son travail de défense du citoyen ont eu raison de toutes les pressions et c’est une bonne nouvelle pour la démocratie en Afrique du Sud.

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