L’Afrique du Sud connaît de sérieux problèmes d’approvisionnement en énergie et Eskom , le fournisseur national a mis en route la construction de centrales à charbon pour éviter de futures coupures d’électricité, catastrophiques pour l’économie du pays. La construction de la centrale de Medupi a pris du retard à cause de grèves à répétition et ces dernières semaines le chantier est devenu le siège de rivalités syndicales.
Environ 17 000 personnes travaillent sur le chantier de la future plus grande centrale au charbon au monde qui avec ses six turbines devrait fournir à terme une puissance 4800MW. La première turbine devait entrer en opération à la fin 2013 et devait être pleinement opérative en 2017, mais avec le retard pris elle peu de chance de respecter ce calendrier.
Les grèves se multiplient sur le site car celui-ci est situé au milieu de nulle part dans la province du Limpopo à plus de 250 kilomètres de la ville la plus proche. Les conditions de vie et de travail sont source de demandes de la part des ouvriers et restent souvent sans réponse car ni Eskom, ni le gouvernement n’ont pensé au début du chantier à nommer un médiateur pour trouver des compromis acceptables entre les entreprises Hitachi power Africa, Murray&Roberts et Alstom, et les ouvriers dont 2500 sont syndiqués au Numsa, le syndicat de la métallurgie , ou au Num, tous deux affiliés au Cosatu.
Les ouvriers se plaignent de ne pas recevoir double salaire pour les journées travaillées le samedi et le dimanche et de la distribution inégale et injustes des primes. Ils demandent une renégociation de l’accord conclu au début de la construction. Ils ont cessé le travail depuis six semaines. La direction a réagi en lançant un ultimatum aux grévistes et en les menaçant de les renvoyer s’ils ne reprenaient pas le travail. Le Numsa prétend que les ouvriers ne peuvent pas aller travailler puisque l’accès du chantier est fermé.
Pour tenter de mettre fin à cette grève qui non seulement coûte cher à l’état, mais met en danger l’ approvisionnement énergétique du pays, le Ministre des entreprises publiques est intervenu mais il se heurte à la rivalité des deux syndicats. Le Num syndique les ouvriers du bâtiment alors que le Numsa syndique les métallurgistes.
Le Num qui n’est pas en conflit avec la direction serait prêt à reprendre le travail, mais le Numsa qui est majoritaire sur le chantier refuse car les revendications ne sont toujours pas satisfaites. Steve Nhlapo, le responsible de Numsa sur le site a déclaré que les ouvriers vont manifester vendredi 2 mars devant la direction pour obtenir les primes en litige et s’opposer aux licenciements des grévistes.
Le Ministre Gigaba n’a pas l’intention de se laisser intimidé et martèle que le travail doit reprendre une fois un accord trouvé et de plus trouver des solutions pour rattraper le temps perdu car a t-il dit “Nous n’avons pas les moyens d’un nouveau délai pour la construction de Medupi. Pas même d’une semaine. Nous devons trouver un accord dans les sept jours qui viennent”.
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