La gestion des municipalités sud-africaines est un désastre

Les municipalités ne savent pas gérer leurs finances, c’est le constat que vient de faire la cour des comptes sud-africaine. Le verdict est sans appel : seulement 5% des municipalités ont une gestion saine. Cette incompétence est une vraie question politique car ce sont les pauvres qui ont le plus besoin des services publics.

La description de l’état de gestion des municipalités pour 2010-2011 est catastrophique : 11 milliards de rands ont été utilisés de manière irrégulière et pire encore, ces dépenses ont été inutiles et vaines. Aucune des huit grandes villes, même la ville du Cap qui avait une bonne gestion ces deux dernières années, n’a des comptes en règle.

Les autorités locales et provinciales ont pour mission de veiller à ce que la population qui dépend de leurs autorités aient accès aux services de base : eau potable, assainissement, logement, santé. Quand elles ne remplissent pas leurs obligations, une loi permet au gouvernement central d’intervenir directement. C’est ce qui s’est passé dans la province du Limpopo, du Cap oriental, du Nord Est et de l’Etat libre.

Toutefois avant de remplacer les autorités locales déficientes, le gouvernement central doit aider ces collectivités en leur donnant des aides, des conseils et du personnel compétent. La question est donc autant une question de gestion qu’une question politique. La population juge la politique gouvernementale à l’aune des services auxquels elle a ou non accès.

L’obstacle majeur pour les autorités locales et provinciales est le manque cruel de personnel compétent ce qui aboutit à donner à du personnel incompétent et peu scrupuleux la gestion des ressources, d’où la gabegie et la corruption des services. Les appels d’offre pour la fourniture de biens ou de services sont truqués dès le départ car on donne le marché à une connaissance ou à celui qui a le mieux graissé la patte du fonctionnaire.

Devant l’ampleur du phénomène, les sanctions sont dérisoires et une culture d’impunité s’est installée. C’est au parti au pouvoir, à l’Anc de prendre des décisions politiques pour que les promesses d’améliorer la vie des plus démunis deviennent réalité, car l’électorat de l’Anc se trouve dans les townwhips et les zones rurales plutôt que dans les banlieues chics des grandes villes.

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