Afrique du Sud : accord patronat-syndicat dans l’industrie textile

Pour la première fois un accord patronat-syndicat vise à la réduction du chômage et à la création d’emplois en acceptant que les salaires des nouveaux employés soient inférieurs de 20 à 30% à ceux des anciens salariés. Cette mesure doit permettre la création de 5000 emplois dans l’industrie textile d’ici 2014.

L’industrie textile sud-africaine est un secteur ravagé par les importations asiatiques à bas coût et plus de 50 000 emplois ont été perdus ces dernières années. Pour tenter de revivifier ce secteur autrefois florissant et permettre l’embauche de jeunes, le Syndicat des ouvriers de l’habillement et du textile d’Afrique australe (Sactwu) a conclu un accord pour trois ans avec le patronat « le premier de ce genre ».

Les clauses sont très stricts et seront soumises à des contrôles réguliers, au bout de trois ans si la création de 5000 emplois n’est pas atteinte, le contrat ne sera pas renouvelé. D’autre part les salaires des autres salariés ne seront pas affectés mais les augmentations seront négociées comme avant et surtout ces embauches de jeunes ne devront en aucun cas se traduire par des licenciements d’anciens.

Du côté du patronat on salue cette initiative et on se dit prêt à ne tolérer aucun écart ou abus « les patrons doivent embaucher, pas licencier. Il y aura zéro tolérance pour les employeurs qui se livreraient à des abus » a affirmé le responsable patronal. Du côté syndical on veut aussi être très vigilant et très clair « il ne s’agit pas d’une réduction de salaire comme il a été dit, cela s’applique à un jeune chômeur qui n’avait pas d’emploi et pas de salaire ».

Cet accord intervient après les propositions gouvernementales sur l’emploi des jeunes qui voulaient introduire des réductions de taxes et bonus aux patrons qui embaucheraient des jeunes sans expérience. Le Cosatu s’etait opposé à cet avantage fiscal aux patrons en argumentant que cette prime à l’emploi ne s’attaquait pas au problème de fond du chômage des jeunes qui est l’inadaptation de l’éducation et des diplômes au monde du travail.

Mais dans un pays où un jeune sur trois n’a jamais travaillé et où le chômage des jeunes est qualifié de « bombe à retardement », toute initiative qui permet l’embauche des jeunes doit être testée et jugée sur son efficacité.

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