Les élections locales, une épreuve difficile pour l’Anc

Les élections locales ne sont pas les plus faciles pour l’Anc à qui les électeurs peuvent faire payer cher les difficultés de leur vie quotidienne. Les promesses toujours remises au lendemain, le manque de services de base comme le logement, l’accès à l’eau et à l’électricité, le manque de transports, le manque d’emplois autant de raisons de bouder les urnes pour les plus pauvres.

Conscient des difficultés de la vie politique locale, l’Anc a pour la première fois consulté les habitants des quartiers pour le choix de ses candidats sans laisser les seules directions du parti faire ce choix. Cette bonne intention, prise certainement trop tard et sans véritable maîtrise du processus, à créer confusion et amertume. Des candidats choisis par les habitants ont été rejetés par les directions locales et régionales du parti au grand dam des habitants qui ont décidé de ne pas aller voter.

Au sein même de l’Anc les désaccords sont profonds, en particulier entre le Président Zuma et le Président de la Ligue de la jeunesse de l’Anc, Julius Malema. Les vindictes de ce dernier contre les Blancs ont mis un peu plus d’huile sur le feu et les propos lénifiants du Président Zuma pour calmer le jeu n’ont fait qu’attiser les braises d’un feu qui pourrait bien enflammer tout le parti à sa conférence nationale de l’an prochain

Julius Malema dont les excès de langage ont maintes fois choqué l’opinion publique a récidivé dans un récent discours dont il a le secret pour qualifier les Blancs qui ont volé les terres du peuple noir de « criminels ». De plus Baby Juju pour enfoncer le clou exige l’expropriation des terres sans compensation.

Ses propos sur la nationalisation des mines divisent le parti depuis des mois et une commission d’experts qui examine la question vient de dire très clairement que l’impact serait catastrophique pour l’économie sud-africaine. Frans Baleni, dirigeant du Num, le syndicat des mineurs qui compte près de 300 000 adhérents, dans un article du Mining Weekly précise que l’Afrique du Sud n’a pas l’argent pour payer des compensations et qu’exproprier sans compensation est contraire à la Constitution.

Les propos du Président Zuma qui a voulu calmer le jeu au cours d’un déjeuner avec des représentants des fermiers blancs en affirmant que les propos du jeune Malema ne reflétait en rien la politique de l’Anc et qu’ils ne devaient pas « avoir peur de quelqu’un qui vient de découvrir la Charte des libertés » a provoqué la fureur des jeunes de l’Anc.

Le Cosatu de son côté, s’il mène une campagne loyale pour les candidats de l’Anc et vante les avancées réelles faites par celui-ci depuis son arrivée au pouvoir, a lui aussi bien des divergences avec la politique économique de l’Anc, en particulier sur le chômage et pour la création d’emplois.

Aux divisions viennent s’ajouter les multiples cas de corruption des élus de l’Anc et trop souvent leur inefficacité et leur incompétence à gérer les affaires locales. Même si l’Anc a su prendre des mesures disciplinaires, l’électeur ordinaire perd peu à peu confiance.

Le grand risque pour l’Anc est de voir l’abstention de son électorat profiter aux partis d’opposition, essentiellement au DA, l’Alliance démocratique qui n’hésite pas à revendiquer l’héritage de Mandela et rêve de gagner d’autres villes que celle du Cap.

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