La police a violemment frappé, puis tiré sur un manifestant, Andries Tatane, qui participait à une manifestation à Fiskburg dans la province de l’Etat libre, pour exiger l’amélioration des conditions de vie des plus pauvres.
La scène, filmée et retransmise à la télévision, montre clairement que le manifestant n’avait pas d’armes et que les policiers se sont acharnés sur lui à coup de matraque avant de tirer une balle en caoutchouc en pleine poitrine.
Tous les partis politiques ont exprimé leur indignation face à ce comportement de la police. Pour le Cosatu cette attitude n’est pas nouvelle et depuis longtemps les syndicats ont dû affronter une police aux méthodes musclées dans de nombreuses manifestations.
Cette mort d’un manifestant rappelle les méthodes du temps de l’apartheid, pratiques que l’on pensait appartenir à un passé honni. Les syndicats demandent l’ouverture d’une enquête et le châtiment des coupables. La famille exige de connaître les circonstances exactes de la mort de ce père de famille de 33 ans qui manifestait pour exiger un accès à l’eau potable et un système d’assainissement correct pour son township de Setsosto.
Plusieurs communiqués des syndicats notent la détérioration inquiétante de la discipline dans les rangs de la police, son incompétence et à avoir « une approche de cowboy » pour encadrer les manifestations.
Tous les commentateurs déplorent que dans un pays qui a su se débarrasser de la barbarie de l’apartheid, la police d’un état démocratique adopte les mêmes méthodes.
Le syndicat des métallurgistes dans son communiqué rappelle que le meurtre d’un manifestant par la police est la pire forme de crime et cite les mots de Thomas Sankara qui affirmait ’’un soldat sans idéologie politique est un dangereux criminel ».
Tous les commentateurs déplorent que les dirigeants restent sourds aux demandes des plus pauvres qui demandent un logement, un travail, une vie digne. Les plus virulents dénoncent l’arrogance des plus riches, le goût de l’argent et du luxe insolent de certains.
A quelques semaines des élections locales, cette mort risque de peser lourd dans le choix des électeurs, surtout celui des plus pauvres qui perdent patience d’attendre un lendemain meilleur.
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