L’enjeu démocratique des élections locales en Afrique du Sud

Les électeurs sud-africains sont appelés aux urnes pour les élections locales le 18 mai prochain. La contestation est vive pour le choix des candidats.

Pour la première fois, l’Anc a demandé la participation des représentants de la population pour le choix de ses candidats. La démarche vise à une meilleure implication des simples citoyens à des choix importants pour leur vie de tous les jours. Mais les candidats proposés par les états-majors politiques n’ont pas toujours fait l’unanimité et dans certaines localités ils ont été rejetés et remplacés par des candidats choisis par la population ou bien encore des candidats « indépendants » ont défié les listes proposées.

C’est ce qui s’est passé dans plusieurs provinces où les habitants ne sont pas du tout satisfait de la politique menée par les élus actuels, où des affaires de corruption défient la pauvreté environnante, où des querelles personnelles empoisonnent la vie politique.

Là où des conflits sociaux graves restent sans solution, le risque d’abstention est fort. Les mineurs d’Aurora, dont les salaires ne sont pas payés depuis des mois, où l’avenir de la mine est incertain ont fait savoir qu’ils n’iraient pas voter.

La bataille que vont se livrer les deux candidats pour la mairie de la ville du Cap fait les gros titres des journaux. Patricia De Lille choisie par l’Alliance démocratique va affronter le candidat de l’Anc, Tony Ehrenreich, le très populaire responsable provincial du Cosatu.

Si la candidate de l’Alliance démocratique, qui dirige la ville du Cap et la province, jure de défendre les plus pauvres, Tony Ehrenreich a promis d’être sans pitié pour les riches, blancs ou noirs, de mener une lutte sans merci contre les gangs criminels, les trafiquants de drogues et la corruption. La ville du Cap est l’une des grandes villes où les fractures et divisions sociales selon la couleur de la peau sont les plus vives, d’où l’enjeu de cette élection.

La tâche de l’Anc de convaincre les électeurs de voter pour ses candidats et de régler les querelles internes au sein du mouvement et des ses partenaires se révèle plus dure que prévue. Le choix des électeurs pour ces élections locales sera déterminant pour la vie démocratique du pays.

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