L’introduction d’un péage autoroutier autour de Johannesburg dès le mois de juin prochain a réussi à faire l’unanimité contre lui, de l’Anc au Cosatu, du parti d’opposition de l’Alliance démocratique en passant par les associations d’automobilistes et les transporteurs routiers.
L’Agence national sud-africaine pour les routes (Sanral) prévoit d’ériger 42 postes de péage sur 185 kilomètres des principales routes d’accès à Johannesburg. L’argument avancé est de collecter de l’argent pour alimenter un fonds pour l’amélioration du réseau routier et de désengorger la liaison Johannesburg-Pretoria.
Le péage taxerait les automobilistes de près de 66 centimes de rand par kilomètre ce qui alourdirait considérablement le prix des déplacements dans cette province industrielle à forte densité de population. Un système complexe de péage électronique est prévu avec des tarifs spécifiques aux types de véhicules. Par exemple un passager d’un taxi collectif, mode de transport majoritaire pour la plupart des travailleurs noirs verra son budget pour le transport quotidien pour aller de son lieu de résidence à son lieu de travail sérieusement gonflé. Ce qui fait dire aux opposants au péage que les plus pauvres paieront encore une fois pour les plus riches.
Le gouvernement provincial dirigé par l’Anc s’insurge sur le fait que ce projet n’ait jamais fait l’objet d’une quelconque consultation des élus ou des habitants de la province. Aucune étude sérieuse n’a été faite sur l’impact socio économique de l’introduction de cette taxe supplémentaire sur les usagers de la route.
Personne ne conteste que le système des transports publics doit être complètement revu en particulier pour faciliter les transports quotidiens des banlieusards. « Nous devons nous concentrer sur la meilleure façon de changer le système actuel de transports publics. Les taxis collectifs sont la dernière option car la sécurité des passagers n’est pas garantie. Le Gautrain est un train pour les hommes d’affaires et ne peut pas absorber le million de passagers qui se rend au travail chaque jour » a déclaré David Makhura, le président de l’Anc pour la province du Gauteng qui demande une réunion d’urgence avec le gouvernement.
Le parti d’opposition l’Alliance démocratique a exprimé son indignation quand les médias ont révélé que 85% des bénéfices du péage seront empochés par Kapsch TrafficCom la compagnie autrichienne qui est majoritaire dans le consortium qui a remporté l’appel d’offres pour la rénovation routière.
Le gouvernement devra certainement réviser sa copie d’autant plus que les élections locales sont prévues avant le mois de juin et que le risque est gros de voir cette colère populaire se déverser dans les urnes.
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