Le Ministre du développement économique Ebrahim Patel a rendu public un nouveau plan de croissance dont l’enjeu principal est la création 5 millions d’emplois d’ici 2020. Les réactions sont mitigées et la grande question reste de savoir si ce plan est réalisable.
Les lignes directrices du document NGP (New growth path) insistent sur l’engagement de l’état pour favoriser la coordination, éviter la dispersion, impulser les créations d’emplois dans les secteurs identifiés comme des bassins d’emplois, veiller à une politique monétaire satisfaisante et favoriser le dialogue social.
Le document entre aussi dans les détails et préconise des mesures qui font déjà grincer les dents des partenaires sociaux. En ce qui concerne les salaires deux mesures sont proposées : geler les salaires des directeurs d’entreprises qui gagnent plus de 45000 par mois et, pour l’ensemble des salariés qui gagnent entre 3000 et 20 000 rands par mois , le document préconise une modération dans les augmentations de salaires qui ne devraient pas dépasser l’inflation. Les syndicats avaient déjà dénoncé les salaires et bonus exorbitants de certains dirigeants d’entreprises, mais il y a peu de chance qu’ils voient favorablement une restriction imposée d’en haut dans les négociations salariales avec le patronat. La solidarité en période de vaches maigres a ses limites.
Le plan prévoit des investissements publics dans les infrastructures et les secteurs d’activité qui demandent une main-d’oeuvre abondante comme l’agriculture, le secteur minier, le tourisme et l’économie « verte ». Un investissement dans la formation du personnel est aussi indispensable pour améliorer la productivité et affronter la compétitivité. Les politiques de discrimination positive, BEE et BBBEE ont montré leurs limites et seront sérieusement revues.On leur reproche de n’avoir profité qu’à une élite et d’avoir encouragé la corruption.
Le dialogue n’est pas encore commencé entre les trois parties, le gouvernement, le monde des affaires et le monde du travail que les critiques abondent. Le monde des affaires voit dans ce plan une bonne intention, il reste plus sceptique sur sa faisabilité. Pour les syndicats, la volonté de lutter contre le chômage et la lutte contre la pauvreté ne peuvent qu’être encouragés, mais en améliorant les salaires et les conditions de travail. Enfin beaucoup trouve ce plan très dirigiste de la part du gouvernement qui demande au secteur privé d’être le fer de lance de la création d’emplois.
Les premiers commentaires semblent dire que ce plan n’est pas mauvais, mais un plan reste un plan, chacun attend l’épreuve de sa mise en pratique pour démontrer son efficacité.
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