Xénophobie ou criminalité, le gouvernement doit réagir

Des ressortissants étrangers ont été victimes d’attaques près de Johannesburg et dans la région du Cap ces derniers jours et la police a réagi en arrêtant plusieurs personnes. Mais la vraie question est de savoir pourquoi ces attaques ont lieu car la simple répression sera insuffisante à éradiquer le mal.

Au Parlement la Commission pour les droits de la personne a fait un rapport après les événements de 2008 mais sans grands résultats. « Tant que nous ne connaîtrons pas la cause de ces violences, nous serons incapables de résoudre ce problème...Est-ce de la xénophobie ? de la criminalité ? Quelle est la pensée derrière tout cela ? est- ce que les gens pensent qu’ils sont là pour prendre notre boulot ? les raisons sont-elles socio-économiques ». Autant de questions posées par la Commission et restées sans réponse et pendant ce temps les pires rumeurs courent.

Si le pire a été évité pour le moment, rien ne dit que les exactions ne reprendront pas et de quelle ampleur elles seront. Des experts essaient de donner des réponses pour expliquer ce phénomène. Pour certains, l’impunité pour ceux qui ont commis des actes criminels en 2008 peut être un facteur qui encourage ces actes pour exprimer sa colère surtout après les espoirs vrais ou imaginés des retombées de la Coupe du monde.

La peur aussi que des hordes d’étrangers vont envahir le pays pour bénéficier de ces retombées et que les maigres ressources des plus pauvres devront être partagées avec les étrangers.

L’impression aussi que le pays est soumis à « un tsunami humain ». Par exemple la rumeur veut que près de 5 millions de Zimbabwéens soient installés en Afrique du Sud. Un chiffre que conteste le responsable du département des études sur les migrations de l’université de Wits qui pense que le chiffre est plus près de 1 à 1,2 millions de personnes.

L’Afrique du Sud est aussi considérée comme un eldorado par beaucoup de pays africains et le pays agit comme un aimant pour ceux qui recherchent de meilleures conditions de vie. Il faudra bien que l’Afrique du Sud admette que ces immigrants, en particulier ceux qui ont des qualifications professionnelles et une expertise dans un domaine donné sont des atouts pour le pays d’accueil.

Réprimer l’immigration n’est qu’une solution temporaire et sans lendemain si elle ne s’accompagne pas d’un travail en profondeur pour changer les mentalités dans un pays où l’intolérance envers les étrangers est solidement ancrée.

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