Coupe du monde : ce qui se cache derrière la grève des gardes de sécurité

Une affaire de gros sous pourrait bien être la cause peu avouable de la grève des personnels de sécurité, embauchés pour assurer la sécurité sur les stades pendant la coupe du monde de football. La Fifa et le Comité local d’organisation semblent bien être les vrais responsables de la pagaille qui a perturbé plusieurs matches.

Pour le Satawu, syndicat des transports, les choses sont claires « la Fifa et le Comité local d’organisation (Loc) ont ignoré la législation du travail et ont demandé des services à des entreprises qui ont contourné la loi. Ils ont signé des contrats avec Stallion Security, c’est à eux de veiller au respect de la loi ».

La plupart des personnes embauchées par Stallion Security n’ont pas signé de contrat d’embauche et quand ils en ont un, les salaires et les conditions de travail ne sont pas mentionnés. On leur a promis jusqu’à 1500 rands (150 euros) pour 12 heures de travail, mais quand ils reçoivent leurs salaires, l’enveloppe ne contient plus que 190 rands. De plus, ils n’ont pas de pause pour déjeuner, les horaires sont élastiques et ils n’ont pas d’assurances en cas d’accident du travail.

Selon le journal Mail&Guardian, cette grève sauvage, la plupart des gardes ne sont pas syndiqués et ont agi sur un coup de colère quand ils ont compris qu’on leur avait menti, pourrait avoir été « aidée » par des compagnies concurrentes qui n’ont pas obtenu le contrat. Le mot de « sabotage » est même utilisé.

Ce qui est sûr, c’est que cette situation était prévisible. Déjà l’an dernier, pour la Coupe des confédérations, Stallion Security, qui a été associé à une compagnie suédoise de sécurité Securitas, et une compagnie sud-africaine Seana Marena, dont les directeurs sont issus de la politique du BEE, avait eu des démêles avec les organisateurs. La Fifa et le Loc ont donc signé un contrat en toute connaissance de cause avec une société qui « cassait les prix » sur le dos de ses employés.

La police, qui a dû intervenir pour assurer la sécurité, dépend de l’état qui va devoir payer une note de 100 millions de rands pour payer les heures supplémentaires de son personnel, alors que c’est la Fifa et le Loc qui doivent assurer et payer pour la sécurité des stades.

La police a d’autres tâches à assurer pendant la Coupe du monde et a dû faire appel à des stagiaires pour remplacer au pied levé les grévistes. Ce personnel n’est pas formé pour ce genre de travail et la gestion des foules ne s’improvisant pas, les critiques fusent contre le Loc et la Fifa.

Le Satawu a demandé une réunion d’urgence pour gérer cette situation de crise et trouver des solutions pour la défense des gardes de sécurité dont une grande partie a été licencié pour avoir fait grève illégalement.

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