Le Président Jacob Zuma a délivré son adresse à la nation, le jour anniversaire de la libération de Nelson Mandela. Le choix de ce jour symbolique n’a pas réussi à faire de ce discours traditionnel un message d’espoir et de renouveau pour le pays.
La déception est visible dans les premiers commentaires de la presse et aussi dans les premières déclarations des syndicats. En dépit de l’annonce que 2010 sera « une année d’action » il y a bien peu de détails, de dispositions pratiques, d’annonce de projets concrets pour remonter le moral d’une Afrique du Sud frappée par la crise.
Le Président s’est surtout contenté de reprendre la longue liste des priorités gouvernementales : emploi, éducation, santé, développement rural et lutte contre la criminalité et la corruption. Il a affirmé que le gouvernement allait « travailler plus vite, plus fort et de manière plus intelligente » sans donner plus de précision.
Il a insisté sur les questions de l’éducation en annonçant l’objectif d’améliorer les performances de base des élèves et de donner une « seconde chance » à ceux de 16 à 25 ans qui ont quitté l ‘école et qui n’ont ni diplômes, ni formation.
Il a annoncé un plan pour aider les salariés qui ne peuvent prétendre à des aides de l’état, mais qui ne gagnent pas assez pour faire un emprunt auprès des banques pour accéder à la propriété. Il aussi annoncé des aides aux entreprises qui embaucheront des jeunes.
Il faudra attendre la présentation du budget par le Ministre des finances Pravin Gordhan et la présentation de la nouvelle politique industrielle par Rob Davies, pour en savoir plus. Rien dans le discours présidentiel permet d’entrevoir une nouvelle stratégie pour sortir vraiment le pays de la crise.
Le Président Zuma a évité d’aborder les sujets délicats comme les nationalisations ou le rôle de la Banque centrale qui sont pourtant des sujets qui font l’objet de discussions et polémiques entre l’Anc et ses alliés le Sacp et le Cosatu, ou bien encore la possibilité d’accorder une grâce présidentielle à son ancien conseiller financier Schabir Shaik ou le tueur de l’apartheid Eugène de Kock, propositions qui ont provoqué un tollé dans l’opinion publique.
Le Cosatu a exprimé « sa déception » devant ce discours qui ne reconnaît pas assez l’ampleur « de la crise de l’emploi, de la pauvreté et des inégalités et n’offre pas de plans pour une nouvelle croissance économique ». Le silence du Président sur le travail précaire et l’extension du système de la sous-traitance inquiète les syndicats.
Si Jacob Zuma a fait un discours simple et compréhensible pour l’ensemble de la population, évitant liste de chiffres et citations littéraires dont son prédécesseur était friand, il n’ a pas vraiment convaincu ses compatriotes que les choses allaient vraiment changer pour donner à tous « une vie meilleure ».
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