Pour rénover, innover, répondre aux besoins énergétiques de l’Afrique du Sud, Eskom envisage une augmentation de 35% de ses tarifs d’électricité pendant trois ans. Cette demande est soumise à la décision du Nersa qui se prononcera après avoir entendu les avis des utilisateurs, entreprises, syndicats, associations de consommateurs. Il y a peu de chance que la proposition d’Eskom soit accueillie avec enthousiasme.
Pour les entreprises, cette augmentation risque d’avoir des conséquences importantes sur l’économie et l’emploi. Business Unity SA, avance plusieurs arguments dont le plus important est le risque de voir disparaître au moins 200 000 emplois. Un risque que le pays ne peut pas prendre après une année de récession et la perte de près d’un million d’emplois.
Pour le secteur des mines, l’augmentation du coût de l’énergie serait particulièrement lourde et entraînerait des licenciements massifs. La répercussion des prix de l’énergie se répercutera inévitablement sur les prix à la consommation, en particulier les prix alimentaires et augmentera le risque d’une hausse de l’inflation.
Les industriels ne sont pas convaincus de la stratégie d’Eskom de construire de nouvelles centrales qui vont coûter très cher comme la centrale de Kusile qui n’est pas encore sortie de terre. Ils doutent que les investisseurs se précipitent pour assumer les coûts d’une centrale au charbon qui devra répondre à des critères écologiques et environnementaux drastiques et qui n’entrera en activité au mieux qu’en 2016.
Ils avancent l’idée qu’il serait plus attractif pour des investisseurs privés de rénover et de moderniser des centrales qui existent et qui ont fait leurs preuves. Les investisseurs ne sont guère tentés de mettre des capitaux dans un projet dont personne ne peut assurer la rentabilité future.
La Fédération de l’acier dit crûment qu’investir pour l’avenir n’est pas forcément très avisé. Faut-il faire payer aux utilisateurs d’aujourd’hui, la capacité énergétique de demain et sacrifier l’économie d’aujourd’hui pour un avenir lointain ?
Tous les secteurs de l’économie, gros consommateurs d’énergie penchent pour une augmentation moindre de l’ordre de 25% la première année puis moins importantes les années suivantes.
Pour les syndicats, pour les organisations de la société civile, pour les particuliers et les micro entreprises une augmentation de 35% est tout simplement inacceptable et est en complète contradiction avec les promesses de lutter contre la pauvreté et de créer des emplois. Pour le Cosatu si la décision est prise, « il descendra dans la rue » pour protester.
Le Nersa, l’organisme de régulation de l’énergie doit prendre une décision dans un mois, mais industriels, syndicats et particuliers sont convaincus qu’une augmentation aussi forte sonnera le glas de la relance de l’économie et que d’autres solutions sont possibles.
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