Afrique du Sud : une politique industrielle nouvelle

Le nouveau ministre du commerce et de l’industrie, Rob Davies, veut faire de la politique industrielle du pays le fer de lance du développement de l’Afrique du Sud par la création d’emplois et des rapports commerciaux internationaux équitables.

Rob Davies connaissait bien les dossiers de ce ministère puisqu’il en a été le ministre adjoint depuis des années. Mais son travail et ses idées vont rencontrer plus d’échos qu’auparavant car il va travailler en étroite collaboration avec Ebrahim Patel, ministre du nouveau Ministère du développement, un ancien syndicaliste avec lequel il partage bien des points de vue.

La coordination entre les ministères pour plus d’efficacité et de décisions concrètes semble être le maître mot de la nouvelle équipe. Pour Rob Davies, ce travail en commun doit donner un nouvel élan à la politique industrielle dont le but est de « créer d’une manière significative des emplois décents ». La création d’emplois est la clé pour réduire la pauvreté, en particulier pour les jeunes, principales victimes du chômage.

La question de l’interdiction des entreprises qui pratiquent la sous-traitance en violation complète du code du travail risque de devenir une pomme de discorde entre le gouvernement et les syndicats qui veulent que les promesses faites soient tenues rapidement.

En ce qui concerne les relations commerciales internationales, Rob Davies, est un connaisseur aguerri de ce secteur et un négociateur intransigeant quand il s’agit de défendre les intérêts de son pays et des pays de la région. Il a mené les négociations avec l’UE et l’OMC sans jamais brader les intérêts qu’il avait pour mission de défendre.

Il a annoncé qu’il organiserait un événement majeur avec la Chine, le Brésil, l’Inde et les membres de la SADC pour discuter et promouvoir les rapports et les relations commerciales entre les pays du sud.

Pour lui ces pays ont démontré qu’ils pouvaient mieux sortir de la crise actuelle que les pays industriels traditionnels. Il ne craint pas la tentative protectionniste face à des pays comme la Chine, mais veut adopter une attitude pragmatique selon les circonstances, sans dogme en matière de tarifs douaniers.

Il entend aussi approfondir le débat avec les partenaires de la SADC et de la SACU (Union douanière d’Afrique australe) et l’Union Africaine pour lever tous les malentendus et obstacles à un travail en commun.

Son attitude pragmatique rejoint celle du nouveau ministre des finances, Parvin Gordhan qui a répondu ainsi au cours d’un entretien accordé à CNN :" il faut vous mettre dans l’état d’esprit Sud-africain et dans la façon dont nous menons le débat public dans ce pays, donc pour le dire clairement et simplement notre politique économique reste la même ». Mais il s’est empressé d’ajouter que ceux qui faisaient la politique sud-africaine sauront agir « avec agilité » pour répondre aux changements de la situation mondiale.

Il y a beaucoup de « pragmatiques qui veulent la justice sociale » dans ce nouveau gouvernement.

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