Les dernières statistiques sont très préoccupantes : 4, 2 millions de personnes sont au chômage, en majorité des jeunes. Le Cosatu exige du futur gouvernement des mesures d’urgence pour enrayer ce phénomène qui mine la société sud-africaine.
208 000 emplois ont été perdus au cours du premier trimestre 2009, les deux tiers de ces pertes affectant le commerce de détail. Ces dernières statistiques viennent confirmer les pires craintes de la confédération syndicale qui avait tiré la sonnette d’alarme à la vue de la crise économique mondiale.
Le Cosatu conteste les critères utilisés par les statistiques officielles parce que trop souvent elles ne reflètent pas ce qui est vécu sur le terrain. Par exemple dire que 12 00 emplois ont été crées dans le secteur minier alors que certaines mines ont fermé et licencié leur personnel est particulièrement surprenant. Affirmer que le chômage touche le secteur informel alors que la définition de ce type d’économie n’est pas clairement définie est difficilement acceptable. Toutefois si ce type d’emplois est lui aussi en déclin, la situation est alarmante parce que très souvent ce sont ceux qui ont perdu leur emploi dans le secteur formel qui ont recours à ce type de survie économique.
Au chiffre officiel, il faudrait aussi ajouter environ 1,2 million de personnes qui ont renoncé à chercher un emploi parce qu’aucun emploi ne correspond à leurs compétences. Ce sont les jeunes qui sont les plus touchés et l’on estime que les jeunes de 15 à 34 ans représentent les trois quarts des chômeurs.
La croissance du chômage est non seulement un problème économique et social majeur pour les travailleurs et leurs familles, mais aussi pour le futur gouvernement.
La politique dite du GEAR, menée par les gouvernements précédents a montré ses limites. La croissance n’a pas mené à la création d’emplois comme il était prévu et l’on est loin de l’objectif qui était de diminuer de 14% le chiffre du chômage d’ici 2014.
La politique des aides sociales risque de ne pas résister au nombre de demandes et ceux qui perdent leur emploi seront obligés de compter sur les membres de la famille qui reçoivent des aides de l’état. La politique du « welfare sate » atteindra vite ses limites si la population active diminue.
Le dialogue entre salariés et patronat concernant les salaires et les conditions de travail risque de tourner au vinaigre, car les premiers vont avancer la hausse du coût de la vie et les autres vont mettre en avant la situation de crise pour refuser toutes les demandes d’augmentation.
Le futur gouvernement va donc avoir la responsabilité de mettre en place au plus vite une politique de l’emploi pour concrétiser la promesse faite de la création d’emplois décents et correctement payés. Jusqu’à présent, les emplois créés dans le cadre du Programme de travaux publics ou pour la construction des infrastructures pour la Coupe du monde de football de 2010 ont été utiles, mais lis sont de courte durée et débouchent rarement sur de véritables emplois dans le secteur formel.
Il est plus urgent que jamais que les mesures élaborées conjointement par le gouvernement, le patronat, les syndicats et la société civile pour faire face à la crise soient mises en place concrètement. Une augmentation du chômage serait fatal à la nouvelle équipe gouvernementale. Source Cosatu
.
Retrouvez cet article sur la Toile : http://renapas.rezo.net/spip.php?article284Retour à la page d'accueil du site RENAPAS
retour à l'article