Après la conférence de presse de Mosiuia Lekota, l’éclatement de l’Anc et la création d’un nouveau parti restent en suspens.
Aucune annonce n’a été faite par les dissidents de l’Anc, pas de calendrier, pas de nom pour le nouveau parti en gestation, mais la demande de la réunion d’une convention nationale de l’Anc où les mécontents pourraient s’exprimer. Après des échanges verbaux très vifs qui ont suivi entre la direction de l’Anc et Lekota, celui-ci a été suspendu de l’Anc avant que des mesures disciplinaires soient prises. Il n’a pas voulu faire de commentaire à propos de cette décision.
Plusieurs syndicats affiliés au Cosatu ont exprimé leur désapprobation devant ces rivalités, et leur crainte de voir l’Anc affaiblit par ces querelles quelques mois avant les élections générales. Les syndicats des enseignants, des infirmières ont décidé de mobiliser leurs adhérents pour défendre l’unité entre les travailleurs et l’ANC. « Ces éléments se sont coupés des traditions démocratiques de l’Anc »affirment-ils. Le syndicat des métallurgistes a réaffirmé que l’alliance tripartite ANC, COSATU, SACP était le seul outil pour préserver les acquis depuis 1994.
Cependant dans plusieurs provinces, les provinces du Cap occidental et du Cap oriental, de nombreuses sections de l’Anc prennent parti pour les dissidents ce qui inquiète les responsables locaux de l’ANC. Ils constatent que leurs adhérents ne sont pas du tout contents du renvoi de Thabo Mbeki et ils ont du mal à leur fournir des explications. La grogne a aussi gagné les provinces du Limpopo et de l’Etat Libre.
Comment en est-on arrivé à une telle situation ? Certains analystes reprochent à Lekota d’avoir comme les autres dirigeants de l’Anc au pouvoir tout fait pour que l’ANC soit dans une position d’hégémonie qui ne pouvait tolérer aucune critique. Critiquer la direction de l’Anc revenait à couper la branche sur laquelle reposait non seulement le pouvoir, mais aussi les privilèges et les postes prestigieux. La fusion de l’état et du parti a abouti à une situation de blocage qui empêche tout débat démocratique et à la toute puissance d’une élite dirigeante.
Un analyste revient sur la législation concernant le financement des partis qui attribuait 70% des fonds à l’ANC. Comment pouvaient fonctionner des partis d’opposition ? le même analyste fait remarquer que les fonds généreusement donnés par les entreprises n’étaient soumis à aucun contrôle et que le monde des affaires a une faculté d’adaptation remarquable, au temps de l’apartheid comme au temps de l’ANC. Aussi se pose-t-il la question de savoir avec quel argent le nouveau parti pourrait fonction.
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