La société civile s’organise pour porter secours aux victimes des actes xénophobes de ces derniers jours et appeler à la vigilance. Des informations de cette mobilisation parviennent des quatre coins du pays et de la région.
Les syndicats ont été parmi les premiers à mettre en garde contre ces attaques. Dans les mines, de nombreux travailleurs venus du Mozambique veulent rentrer chez eux par peur d’être attaqués. Un métallurgiste originaire du Mozambique et délégué syndical du Numsa a trouvé la mort au cours de ces émeutes. Il a été attaqué chez lui à coups de « panga » et les attaquants ont mis le feu à la maison, ses trois enfants et sa femme ont par miracle échappé à l’incendie et attendent d’être rapatriés au Mozambique... Le Numsa va organiser sur les lieux de travail une campagne d’éducation contre la xénophobie et le tribalisme, cette campagne qui a commencé par la distribution de tracts va se poursuivre jusqu’à la fin juin. Le Numsa va rencontrer les services du logement pour que les « hostels » soient rénovés et puissent accueillir les familles des travailleurs migrants.
Plusieurs sections locales de l’Anc sont allés voir les victimes qui avaient trouvé refuge dans les commissariats pour faire une évaluation des besoins et mettre en place une logistique efficace. Dans la province du Gauteng, il faudrait mettre en place des dispensaires mobiles, trouver des volontaires pour faire la cuisine, pour aider les mères avec de jeunes enfants, assurer le transport et la protection des enfants d’âge scolaire qui ont peur de retourner à l’école. Plusieurs sections locales ont décidé de s’adresser aux autorités provinciales pour qu’elles fournissent matériel et logistique.
Dans la ville du Cap durement frappée par la vague de violence, Treatment Action Campaign et d’autres ONG, les autorités municipales ont porté assistance aux réfugiés en apportant couvertures, vêtements chauds et nourriture, car l’hiver austral est froid et pluvieux. Plus de 300 personnes sont abritées sur les plages, sous des tentes en attendant mieux. Des manifestations sont prévues pour dénoncer ces actes barbares et une lettre distribuée aux réfugiés met en avant le fait que tuer et piller les immigrants, n’apportera pas d’emplois ou de maisons à la population sud-africaine.
Au Kwazulu-Natal, un comité de coordination regroupant les ONG, les églises s’est réuni pour mesurer l’ampleur des besoins et mettre en place une stratégie d’aide efficace. Des attaques et pillages ont été signalés dans plusieurs villes de la province à Durban, Ladysmith, Pietermarizburg. Certains immigrants ont préféré abandonné leurs biens et fuir dans leur pays. D’autres se terrent chez eux de peur d’être attaqués. La situation est particulièrement dramatique pour les immigrants originaires du Zimbabwe qui sont victimes de violence depuis des mois et qui n’osent pas porter piainte de peur d’être renvoyés dans leur pays. Des manifestations sont prévues, des pétitions circulent, une lettre pastorale sera lue et affichée dans les églises pour dénoncer ces actes de violence.
La coalition de la société civile du Malawi a envoyé une lettre au gouvernement sud-africain pour dénoncer son inefficacité et sa lenteur à réagir. La lettre rappelle que le Malawi, comme les autres pays voisins, a accueilli les Sud-africains qui se battaient contre le régime d’apartheid, que depuis très longtemps des habitants du Malawi vivent en Afrique du Sud et des Sud africains vivent au Malawi, que les deux peuples partagent une langue de même origine. La lettre rappelle aussi que ce qui se passe en Afrique du Sud est une violation grave de la Déclaration universelle des droits de l’homme et que la constitution sud-africaine elle-même garantit à tous le droit à la dignité et à la vie. La lettre demande réparations pour les victimes, protection pour les ressortissants du Malawi vivant en Afrique du Sud et une collaboration entre les pays de la région pour le développement et la démocratisation
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