La vague de violence qu a déferlé sur la township d’Alexandra à Johannesburg qui a coûté la vie à au moins trois personnes et fait de nombreux blessés parmi les immigrants illégaux a choqué le pays.
Les messages d’indignation ont été nombreux a condamné ces actes barbares et a appelé les Sud Africains à la vigilance. Le Cosatu appelle les travailleurs à ne pas faire payer aux immigrants leur frustration face au chômage Des employeurs sans scrupule utilisent cette main d’œuvre à bon marché et exploitent la misère de ceux qui fuient la pauvreté dans leurs pays, et souvent la répression et la violence dans leur pays comme les immigrants venus du Zimbabwe. Le SACP a mis en garde sur la nécessité de mettre un terme à cette violence sinon « il y a le risque d’avoir d’autres Alexandras »
L’attaque dimanche dernier contre des immigrants illégaux n’est pas la première, mais cette fois elle a été d’une ampleur inégalée. Les attaquants n’ont pas seulement tué, violé, blessé mais ils ont pillé et chassé les malheureux des cabanes qui les abritaient. Plusieurs organisations dénoncent le caractère criminel et très organisé de cette attaque
Parmi les 63 blessés et le millier de personnes qui ont tout perdu, il n’y a pas que des immigrants, mais aussi des Sud-africains, ce qui accrédite l’idée que l’attaque était autant xénophobe que crapuleuse. Beaucoup de rumeurs ont circulé créant un climat de peur parmi les squatters. De nombreuses victimes racontent que les attaquants les ont accusées d’occuper des lieux qui ne leur appartenaient pas et les ont chassées sous la menace en s’accaparant leurs biens.
Des centaines de sans abri se sont réfugiés dans le commissariat de police d’Alexandra, mais les locaux ne sont pas faits pour accueillir autant de personnes. Les autorités et les organisations organisent l’aide aux victimes et font appel à la générosité du public.
Le manque de logements, la pauvreté, le chômage et le manque d’action de la part du gouvernement sur la question de l’afflux des immigrants illégaux sont les raisons mises en avant par beaucoup d’observateurs pour tenter d’expliquer cette violence inouïe.
Plus de 30% des immigrants venus du Zimbabwe sont des personnes ayant une éducation post secondaire qui ne trouvent que des emplois temporaires pour survivre alors qu’ils ont des qualifications que le pays d’accueil pourrait mieux utiliser avec une politique cohérente concernant l’immigration au lieu de se contenter d’arrêter et de rapatrier les illégaux. « Une nouvelle approche » de la politique d’immigration est indispensable a reconnu le ministère de l’intérieur.
L’utilisation d’une main d’œuvre migrante n’est pas chose nouvelle en Afrique du Sud. L’utilisation de cette main d’œuvre venue des pays voisins était au cœur du système d’exploitation du régime d’apartheid. D’autre part les économies des pays voisins reposaient en grande partie sur l’envoi de ces travailleurs migrants.
Depuis les années 1980 l’économie a changé et l’Afrique du Sud a moins besoin de main d’œuvre non qualifié dans les mines et l’agriculture. Les compagnies minières ont massivement licencié du personnel, un chômage massif touche l’Afrique du Sud comme les pays de la SADC.
Les solutions durables résident certainement dans une approche régionale, dans la solution de la crise au Zimbabwe et des mesures concrètes. Dans l’immédiat les droits des travailleurs migrants doivent être protégés.
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