Coupures d’électricité à répétition, demande croissante d’énergie, mécontentement des consommateurs, inquiétude du monde industriel, le gouvernement sud-africain doit trouver des réponses rapides à cette crise. Les réunions se multiplient entre les partenaires pour trouver des solutions immédiates et à long terme pour répondre à un défi national.
En plein été australe, alors que la demande des ménages est moindre, les coupures d’électricité ont mis le pays en émoi. Les causes de cette crise sont multiples. D’abord la demande de plus en plus forte des ménages et de l’industrie en pleine expansion, la vétusté du système, un cinquième des installations est hors d’usage et le gouvernement vient de le reconnaître le manque de financement, alors qu’Eskom, la compagnie nationale, avait tiré la sonnette d’alarme il y a plus de dix ans et enfin le manque de personnel.
Pour le COSATU et le SACP, la politique économique gouvernementale du GEAR, adoptée en 1996, est une des causes principales de la crise aujourd’hui. Cette politique macro-économique, qui a fait l’objet de critiques dès son adoption, sous prétexte d’économie, a négligé les investissements de l’Etat dans les infrastructures et a parié sur les privatisations. Cette politique montre aujourd’hui ses limites.
Le désengagement de l’Etat a conduit Eskom à négliger l’entretien des centrales existantes et le réseau d’approvisionnement et à réduire de moitié le nombre du personnel en 15 ans . En 1996, on comptait un employé d’Eskom pour 47 clients, aujourd’hui on compte un employé pour 130 clients.
La solution immédiate pour éviter les coupures est le délestage périodique et par secteurs, et la réduction de la demande. Des réunions ont déjà eu lieu entre Eskom et les industriels, mais tous sont bien conscients que seules des stratégies à moyen et long terme apporteront des solutions durables.
À moyen terme, on envisage de rénover et remettre en marche dès 2011 trois centrales anciennes et de rénover le réseau. Eskom a mis en place un projet de formation du personnel et envisage l’embauche de 1000 personnes par an pendant 5 ans. Mais l’innovation, les technologies nouvelles pour réduire la consommation, l’utilisation des énergies renouvelables sont les solutions à long terme.
L’énergie solaire semble une ressource de choix. Un projet pour alimenter les feux de signalisation par l’énergie solaire a déjà été expérimenté avec succès dans la ville du Cap et des milliers de feux de signalisation dans tout le pays vont bientôt utiliser cette énergie. Selon une étude commanditée par Eskom, plus de 2,5 millions de chauffe-eau domestiques pourraient utiliser l’énergie solaire. Non seulement cet usage allégerait la pression sur les centrales traditionnelles, mais des milliers d’emplois pourraient être créés pour la fabrication des panneaux solaires et des appareils utilisant cette énergie.
A la lecture des journaux, des déclarations des divers acteurs, il semble bien que l’Afrique du Sud est prête à tourner le dos à la politique de l’énergie facile et du gaspillage. Selon les termes d’un responsable d’Eskom , à l‘issue d’une réunion avec les divers partenaires « tout est fait au plus haut niveau du gouvernement, d’Eskom et des principaux partenaires pour trouver une solution globale à la crise énergétique à court , moyen et long terme ». Source Cosatu Media Monitor et Business Day
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