Qu’ils mangent de la brioche !

C’est bien ce que les consommateurs sud-africains n’ont pas l’intention d’entendre devant l’augmentation croissante des prix alimentaires, en particulier celui du pain. Ils ont obtenu une première victoire avec la condamnation d’une société agro-alimentaire par la Commission de la concurrence

En décembre 2006, trois grandes boulangeries industrielles, Albany Bakery, Sasko et Blue Ribbon , annonçaient ensemble des augmentations des prix de leurs produits. En août 2007 Albany Bakery, qui appartient au groupe Tigers Brands, avait décidé d’augmenter à nouveau le prix du pain.

Le Cosatu avait vigoureusement réagi en déclarant que ces augmentations auraient « un effet dévastateur sur les plus pauvres » et demandait une enquête pour savoir si les trois grandes compagnies qui dominent le marché du pain n’avaient pas fait une entente illicite pour fixer les prix à leurs convenances.

La Commission de la concurrence vient de donner raison au syndicat et à un distributeur indépendant qui avaient porté plainte. La Commission vient de condamner Tigers Brands, la maison-mère d’’Albany Bakery a une amende de 99 millions de rands pour entente illicite sur les prix, en collusion avec d’autres compagnies.

C’est une victoire, mais la présidente de l’Union nationale des consommateurs la tempère en remarquant que « c’est une punition trop indulgente « parce que la société va s’arranger pour faire passer cette somme dans ses dépenses et c’est finalement le consommateur qui va payer.

Les prix des denrées alimentaires ne cessent d’augmenter, bien au-delà du taux d’inflation, inflation qui approche des 7% pour cette année. Le prix du maïs a augmenté de 50% cette année L’augmentation des prix du blé et du maïs ont des répercussions sur les prix de la viande et des produits laitiers et plus les gens sont pauvres, plus il leur est difficile de faire face aux dépenses indispensables pour se nourrir.

Les syndicats exigent que des enquêtes soient menées pour tout le secteur agro-alimentaire, Il est intolérable que les consommateurs paient pour « un marché qui se préoccupe plus de ses profits que de répondre aux besoins des gens ».

Le syndicat de l’agroalimentaire, FAWU , va commencer une campagne nationale pour dénoncer cette escalade des prix qui frappe encore plus les plus pauvres en demandant la mise en place d’un mécanisme national pour la régulation des prix afin d’assurer la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des produits alimentaires.

La campagne du FAWU avait pout but initiai d’ attirer l’attention sur les conditions déplorables de salaires et de vie des ouvriers agricoles, acteurs essentiels de la production agricole du pays. La question alimentaire et les questions de l’agriculture et de la terre restent toujours des questions sensibles en Afrique du Sud.

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