Réforme scolaire en Afrique du Sud

Une réforme du diplôme de fin d’études secondaires avec de nouveaux programmes dès 2006 n’enthousiasme pas les enseignants, tout comme la réforme qui veut mettre en place des écoles "sans frais de scolarité" pour les plus pauvres.

Pour préparer leur diplôme de fin d’études secondaires qui va remplacer le "matric" actuel, les élèves auront le choix entre 29 matières. Ils devront en choisir sept pour leur examen, dont quatre obligatoires : deux langues, dont la langue maternelle, les mathématiques, et "life orientation"

Parmi les nouvelles matières,11 sont des matières technologiques ou à caractère professionnel. Beaucoup de spécialistes sont inquiets car il n’y a pas suffisamment d’enseignants pour enseigner ces matières. Même cri d’alarme pour les disciplines artistiques.

La différence entre les écoles qui disposent déjà de ressources existantes et celles qui n’en ont pas va se creuser et ces nouveaux programmes vont comme avant créer une école pour l’élite.Les deux organisations syndicales, Sadtu et Naptosa, font remarquer que la mise en application de ces nouveaux programmes va être de la responsabilité des gouvernements provinciaux et c’est là où le bât blesse car les ressources sont loin d’être les mêmes selon que la province est riche ou pauvre.

Le Sadtu pour sa part qualifie "de débâcle" l’amendement à la loi sur l’éducation qui doit permettre à des écoles de fonctionner sans demander de frais de scolarité aux parents, dès la rentrée 2006. Le syndicat relève des obstacles majeurs à la mise en pratique de cet amendement.

Le ministre de l’éducation n’a pas encore le pouvoir de décider quelle école peut prétendre à la gratuité, cela relève de l’autorité provinciale. Pour classer les écoles selon leurs ressources, les statistiques économiques actuelles ne sont pas assez fines ; par exemple à Johannesburg, les quartiers de Sandton, ultra chic et très riche et celui d’Alexandra, la township misérable, sont classés ensemble, si bien que les écoles minables d’Alexandra ne pourront pas être classées dans la catégorie des écoles gratuites.

Les syndicats ne sont pas seuls à relever les incohérences de la loi. Des chercheurs et universitaires, spécialistes des sciences de l’éducation, n’hésitent pas à qualifier de farce les mesures proposées par le gouvernement.

Ce système d’écoles à deux vitesses n’est pas viable et les provinces pauvres seront encore une fois les perdantes. Pour beaucoup de spécialistes, il n’y a qu’une solution valable : l’école gratuite pour tous. Source Mail and Guardian

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