Une nation et 11 langues : le pari sud-africain

Il y a 130 ans, l’afrikaans devenait une langue écrite et reconnue, utilisée aussi bien pour la littérature que pour les sciences. . À cette occasion, ANCToday revient sur la question de l’unité nationale et du pluralisme des langues, droit garanti par la constitution.

La constitution sud-africaine reconnaît à chacun le droit d’utiliser sa propre langue. Cette reconnaissance exige de la part du gouvernement de corriger le déséquilibre entre les langues indigènes africaines (neuf langues) et les deux langues qui avaient un statut de langues officielles sous le régime d’apartheid, l’afrikaans et l’anglais. Cette question des langues est une question nationale qui fait partie " du processus de profonde transformation sociale " du pays selon les termes du Président Mbeki qui la met au cœur du processus de" dé-racialisation " du pays.

La langue a été pendant plus de 350 ans un facteur de division de la société sud-africaine. Les langues africaines ont complètement été écartées au profit des deux langues officielles et l’imposition de l’afrikaans, une des causes de la révolte de Soweto en juin 1976 quand les écoliers ont refusé d’apprendre l’afrikaans au détriment de l’anglais.

Le défi constitutionnel pour le gouvernement est de faire en sorte que les onze langues reconnues le soient vraiment en assurant leur développement, leur usage, leur statut et leur promotion pour éviter le recours systématique à l’anglais, pratique de plus en plus courante...

Les étudiants de langue afrikaans ont exprimé leur inquiétude à plusieurs reprises, de voir cette langue marginalisée au profit de l’anglais. L’ANC a reconnu ce phénomène, mais associe la défense de l’afrikaans à la défense de toutes les langues, car la question des langues fait partie intégrante de la lutte pour la transformation de l’Afrique du Sud en une société non-raciale.

L’ANC réaffirme dans une déclaration son engagement à défendre et promouvoir l’afrikaans, car " l’ANC veut la promotion de toutes les langues d’Afrique du Sud, en particulier les langues indigènes " en leur accordant l’attention et les ressources nécessaires.

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