Le SACP s’interroge sur la crise que traverse le mouvement démocratique sud-africain

Dans un article récent de Umsebenzi, le SACP, une des composantes de la triple alliance avec l’ANC et le COSATU, dresse un tableau préoccupant de l’état actuel des forces démocratiques et donne trois raisons essentielles à cette crise.

Sans nier les avancées réelles et les acquis du gouvernement depuis plus de dix ans, et le soutien populaire à l’ANC qui a obtenu 70% des voix aux dernières élections, il est clair qu’il serait naïf de croire que tout va bien au sein des forces dirigeantes. Tout ce qui touche l’ANC, touche le gouvernement, ses alliés de la triple alliance, qui sont aussi membres de l’ANC, et la société sud-africaine tout entière.

La première raison de ce mauvais fonctionnement de l’ANC est un problème d’organisation. Des querelles de faction, une personnalisation à outrance du pouvoir empêchent les sections locales et régionales de fonctionner démocratiquement. Ces structures sont actives pendant les campagnes électorales, mais elles ont tendance à sombrer dans la léthargie une fois les élections passées. Aucune campagne de recrutement n’est menée et les directions des sections en place se contentent d’avoir une centaine d’adhérents, car il est plus facile de les réunir et de les contrôler.

La deuxième raison est ce que le Président Thabo Mbeki a appelé " la dé-idéologisation " du mouvement. L’effondrement du bloc soviétique et l’échec des " démocraties populaires ", la recherche toujours infructueuse d’une troisième voie sociale-démocrate a laissé les forces démocratiques en désarroi. L ’ ANC doit affronter le défi immense d’être au gouvernement et il a tendance à faire confiance à la compétence de technocrates formés la plupart du temps dans les pays occidentaux. Mais dans le même temps, le mouvement continue a utilisé la même rhétorique qu’avant, à utiliser des mots et des discours déconnectés de la réalité.

La troisième raison est une question morale. La faiblesse idéologique du mouvement justifie trop souvent l’enrichissement personnel et la corruption, et l’article de pointer du doigt, sans les nommer, les membres de l’ANC qui profitent de leurs postes de responsables pour s’enrichir. La présence de " nouveaux riches noirs " au sein de l’ANC n’est pas sans poser problème Devant de telles pratiques, le discours " révolutionnaire " ne passe plus pour ceux qui sont toujours pauvres.

L’article insiste sur la nécessité urgente de lutter contre la corruption et de construire un mouvement autour d’un programme qui prend racine dans les besoins et les luttes de la population sur le terrain. Source Umsebenzi .

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