Après des jours de négociations, l’Afrique du Sud a un gouvernement d’union nationale (GNU), une nouveauté après 30 ans de pouvoir hégémonique de l’ANC, obligé de négocier après un revers électoral cinglant. Ce gouvernement a la dure mission de répondre aux attentes des électeurs : lutter contre le chômage, la pauvreté, les inégalités et redresser une économie vacillante.
Pour satisfaire les 11 partis qui ont rejoint le GNU, le Président Ramaphosa a nommé pas moins de 32 ministres et 43 secrétaires d’état, une inflation contraire aux promesses faites de réduire un exécutif qui coûte fort cher aux contribuables car il faut y ajouter une dizaine de collaborateurs pour chaque ministère.
L’ANC s’est réservé la part du lion avec 20 ministres sur les 32 que compte ce nouveau gouvernement, mais il a dû céder des ministères importants à ses adversaires, en particulier à l ’Alliance démocratique (DA) qui en détient cinq dont le ministère de l’agriculture, un des piliers de l’économie sud-africaine avec la très sensible et controversée politique de redistribution des terres. Le Congrès Pan Africain, qui a une vision sur la redistribution de la terre totalement opposée à celle du DA assure le secrétariat d’état. Un duo qui aura du mal à chanter en harmonie. C’est aussi un membre du DA qui va diriger ie ministère de l’Intérieur, bien mal en point après une désastreuse gestion de l’immigration par l’ANC.
L’ANC garde la main sur les finances du pays en reconduisant Enoch Godongwana à ce poste, avec deux secrétaires d’état, dont un DA. Le ministère de l’industrie et du commerce, celui de l’électricité, de l’énergie restent aux mains de l’ANC. Le ministère des relations internationales est attribué à Ronald Lamola, un juriste qui s’est distingué en plaidant devant la Cour internationale de justice l’accusation contre Israël de génocide, pour les massacres de civils palestiniens de la bande de Gaza.`
Ce gouvernement d’unité nationale réserve aussi des surprises comme celle de l’attribution du ministère des sports, des arts et de la culture à un ancien braqueur de banque, aujourd’hui patron de boîtes de nuit, Gayton Mc Kenzie, chef de file du parti de l’Alliance patriotique. En prêtant serment devant le juge Zondo , il a malicieusement commenté « la dernière fois que je suis passé devant un juge, il m’en a collé pour 10 ans ».
Un gouvernement d’union nationale à l’image du pays qui doit se mettre sans tarder au service des citoyens sud-africains.
.
Retrouvez cet article sur la Toile : http://renapas.rezo.net/spip.php?article1010Retour à la page d'accueil du site RENAPAS
retour à l'article