Les Sud-Africains vont voter le 29 mai 2024,

Après quelques remous causés par la volonté de Jacob Zuma de représenter son nouveau parti MK aux prochaines élections, la Commission électorale indépendante est prête à organiser et veiller au bon déroulement du scrutin. L’enjeu est de taille car l’ANC, après 30 ans de gouvernement, risque de perdre la majorité absolue.

Neuf partis vont se disputer les voix des 11 millions d’électeurs inscrits. L’ANC, le DA, le FFP, Rise Mzansi, FF+, IFP, Action SA, Good party, Patriotic Alliance et un nouveau venu le PMK, le parti de Jacob Zuma qui vient d’être autorisé par la Commission électorale à utiliser le nom de uMkhonto we Zizwe, nom de l’aile armée de l’ANC.

Le DA est le principal parti d’opposition qui dirige déjà la province du Cap occidental, EFF, la Parti des Combattants de la liberté économique, le parti de Julius Malema, risque fort de jouer un rôle non négligeable dans un futur gouvernement de coalition. Les autres partis traditionnels ou nouveaux comme Rise Mzansi, Action SA ou Patriotic Alliance ne sont crédités que de scores relativement faibles par les sondages.

La grande énigme reste l’impact que va avoir le nouveau parti de Jacob Zuma sur l’électorat de l’ANC ou du FFP. En dépit de ses démêles avec la justice, l’ancien président reste populaire et surtout il a un soutien financier et un réseau d’activistes qui savent enflammer les réseaux sociaux et surfer sur les déficiences de l’ANC : chômage et pauvreté. Dans son manifeste électoral, le PMK tente le retour au passé en voulant créer une chambre haute où siégeraient d’office les chefs traditionnels et vers un abandon de la Constitution. Un manifeste choc.

L’ANC qui vise à obtenir 57% des voix aura bien du mal à atteindre cet objectif car les sondages lui accordent de devancer tous les autres partis politiques mais sans atteindre les 50%. Pour garder la majorité il faut avant tout convaincre ceux qui ne votent pas ou plus de l’intérêt d’aller voter, surtout parmi les jeunes.

Le plus dur sera d’attirer les électeurs du KwaZulu-Natal où l’IFP (Inkhta Freedom Party) est bien implanté et qui peuvent se laisser séduire par le parti de Jacob Zuma « a true Zulu Boy » et ceux du Gauteng, la province la plus peuplée et toujours centre économique du pays.

Pour la première fois cinq candidats indépendants vont se présenter devant les électeurs en dehors de tout parti politique. Zackie Achmat semble le seul à pouvoir faire son entrée au Parlement. Ancien militant de l’Anc, militant de la société civile, il est le premier à avoir réuni les 15000 signatures nécessaires à sa candidature. Ce sont les électeurs pauvres, les femmes en particulier, entre 35 et 60 ans qui le soutiennent et forment le pilier de son équipe de campagne. Il pense récupérer les votes des déçus de l’ANC et des partis politiques en général.

Des élections, trente ans après la conquête du pouvoir par le mouvement de libération et la fin du régime d’apartheid, qui seront suivi avec autant d’attention que celles de 1994. Le rêve en moins, la frustration des promesses non tenues, en plus.

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