« La paix est une question de volonté. Tous les conflits peuvent être résolus et il n’y a aucune excuse à leur permettre de devenir éternels » disait Martti Ahtisaari, en recevant le prix Nobel de la Paix en 2008. Depuis le 7 octobre, aucune volonté politique pour trouver une solution à un conflit qui dure depuis 1948 n’est audible dans le fracas des bombes qui détruisent Gaza et frappent les colonies juives voisines.
Pourtant l’Afrique du Sud, par la voix du Président Ramaphosa, a offert sa médiation et l’opinion publique sud-africaine s’est fait entendre par de multiples manifestations. Cet intérêt particulier pour le conflit israélo-palestinien a des racines historiques
Une forte immigration de juifs des pays baltes qui fuyaient les pogroms de l’empire tsariste à la fin du 19eme et au début du 20eme siècle et dont les descendants forment une communauté importante aujourd’hui.
Beaucoup de ces juifs sont arrivés avec des idéaux révolutionnaires et ont été très actifs dans la création des syndicats et du parti communiste d’Afrique du Sud en 1921 : Joe Slovo , sa femme Ruth First , Denis Goldberg, Ray Alexander pour ne nommer que les plus connu.es.
Dans son long combat contre le système d’apartheid, l’Anc a exprimé son soutien au peuple palestinien dans sa lutte pour affirmer son droit à exister et à vivre en paix à coté de l’état d’Israël. Nombre de discours de dirigeants de l’ANC se terminaient par une affirmation de soutien au peuple palestinien.
S’il y a un peuple qui sait de quoi il s’agit quand on parle « d’apartheid », c’est bien le peuple sud-africain ! lois de séparation raciale, déplacements forcés de populations (crime contre l’humanité), répression, etc. Tous les opposants au régime d’apartheid étaient qualifiés de « terroristes » dont le plus célèbre était Nelson Mandela.
Depuis le 7 octobre, tous les partis sud-africains, tout comme la centrale syndical Cosatu, ont exprimé leur opinion sur ce conflit qui risque d’embraser le Moyen Orient. Du côté des organisations civiles, Palestine Solidarity Campaign dirigée par l’ancien militant anti-apartheid et ancien ministre,Ronnie Kasrils, est la plus virulente en affirmant le droit « à l’héroïque résistance palestinienne de combattre la terreur de l’apartheid israélien » et de demander l’expulsion de l’ambassadeur d’Israël.`
Des voix d’experts se font aussi entendre pour condamner toute politique de vengeance et d’escalade de la violence qui conduirait inexorablement à un conflit à grande échelle. Charles Vila-Vicencio, professeur émérite de l’université du Cap et directeur de recherches pour la Commission Vérité et Réconciliation exprime son inquiétude de voir une guerre sainte entre les extrémismes religieux : les fondamentalistes musulmans, les ultra-orthodoxes du sionisme et les intégristes chrétiens.
Le conflit israélo-palestinien et son intensification après les massacres du 7 octobre est une réalité très fortement ressentie en Afrique du Sud et l’offre de médiation du Président Ramaphosa si elle n’est guère audible au plan international n’en est pas moins une voix courageuse pour trouver une solution pacifique pour mettre fin au massacre de populations innocentes.
Retrouvez cet article sur la Toile : http://renapas.rezo.net/spip.php?article1000Retour à la page d'accueil du site RENAPAS
retour à l'article