Vivre et lutter contre le sida en Afrique du Sud

Treatment Action Campaign commence à publier une série de témoignages écrits par des militants qui sont sur le terrain. Voici le premier écrit par Zanele Mncube qui vit au Kwazulu-Natal, une des provinces les plus touchées par l’épidémie

Mpophomeni est une zone urbaine de la municipalité d’Umgeni au Kwazulu-Natal. La population est d’environ 200 000 habitants. Il y a beaucoup de chômage mais c’est un endroit agréable. Nous avons un dispensaire, une salle de réunions, des écoles, des crèches une bibliothèque et des églises. Mpophomeni est divisé en quartiers et chaque quartier à son conseiller.

Au début des années 1990, les femmes essayaient de survivre en restant dans les hostels (note du traducteur : lieux où étaient hébergés les travailleurs migrants ) où il y avait des hommes venus de différents endroits. C’est alors que le VIH s’est répandu, mais à cette époque personne ne savait ce que c’était. C’était aussi une période de violence politique (note du traducteur : affrontements entre militants de l’Inkhata et l’ANC) et les gens croyaient que si vous aviez un ennemi vous deviez aller voir le guérisseur traditionnel pour qu’il vous donne des potions pour vous fortifier. Ils utilisaient une seule lame de rasoir pour tout le monde et cela augmentait l’infection par le VIH.

Quand les gens ont commencé à mourir, alors nous avons commencé à organiser des groupes pour que les gens prennent conscience et en sachent plus sur le VIH et le sida. En 1999, j’ai rejoint une organisation qui s’appelait Friends For Life (Amis pour la vie) qui s’occupait des malades à domicile et donnait des conseils sur le VIH. Et puis j’ai entendu parler de TAC et en 2003 j’ai entendu Zakbele Xaba parler de TAC et cela m’a intéressée parce que je vivais avec des gens qui étaient infectés par le VIH. Alors j’ai décidé de rejoindre TAC pour avoir plus d’informations sur le VIH et le sida et les traitements, y compris par les antirétroviraux.

Cela a changé la vie de ma communauté parce qu’une fois que les gens ont compris que ces ARV pouvaient les aider à vivre mieux, ils ont commencé à parler plus ouvertement du VIH et du sida. Comme militante de TAC, j’essaie d’éduquer les gens à ce sujet. Je travaille comme volontaire dans le dispensaire de mon quartier, je suis des cours, je fais partie de groupes qui aident et conseillent les gens.

Nous n’avons qu’un médecin à temps partiel et deux infirmières dans ce dispensaire. Il y a beaucoup de malades qui attendent un traitement et nous n’avons pas assez de place. Il y a une pièce pour le médecin et une autre pour les infirmières et nous recevons les gens et donnons des conseils dans une autre pièce. À cause du manque de personnel beaucoup de malades doivent attendre longtemps avant d’être examinés et cela retarde la mise en route des traitements. Nous n’avons pas de statistiques précises, mais depuis l’an dernier 108 malades ont commencé leur traitement par les ARV. Il y a environ 400 malades sur la liste d’attente et c’est un sérieux problème pour notre communauté.

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